in

Les gobelins, ces petits vilains de la fantasy

Aucun doute que les gobelins aient conquis les cœurs des fans de fantasy. Petits êtres verts hideux, ils n’ont sont pas moins devenus attachants.

Aucun doute que les gobelins aient conquis les cœurs des fans de fantasy. Petits êtres verts hideux, ils n’ont sont pas moins devenus attachants.

Des légendes à la littérature de fantasy, et surtout dans les jeux vidéo ou jeux de rôle, une petite créature fait souvent office de première victime des héros. Il s’agit du gobelin, éternel serviteur des grands méchants. Déjà présent dans les folklores depuis des siècles, sa perception et sa représentation ont changé avec les sociétés.

Une créature aussi vieille que le folklore européen ?

En effet, à l’instar des autres créatures fantastiques que nous avons déjà évoquées dans d’autres articles, les gobelins n’ont pas fait une apparition spontanée avec les codes que nous connaissons dans la fantasy. Ainsi, pour retrouver leurs racines il faut plonger dans les légendes des campagnes européennes. Il est partout.

Dès l’Antiquité romaine, mais aussi de l’Écosse à l’Allemagne, en passant par la Bretagne, on connaissait le gobelin. Mais cela sous différents noms. Du gobulus latin, on retrouve plus tard gobblin ou encore gobeau…. Et bien d’autres appellations désigneront au cours du Moyen-âge des petits êtres qui occupent les grottes, les forêts et parfois les lieux d’habitation.

En effet, les chercheurs ont ainsi noté que les gobelins des mythes, à la différence de ceux de la fantasy, se confondent avec les kobolds, les lutins ou les fées. D’ailleurs, comme ceux-ci, ils n’ont pas toujours d’intentions malveillantes. Ils se contentent donc souvent de jouer des tours malicieux aux humains.

Les gobelins dans la fantasy : du serviteur sans visage…

Tolkien va reprendre les gobelins très tôt dans ses récits. Ici, ils constituent un groupe particulier d’orcs présents dans les aventures de Bilbo où ils habitent les monts Brumeux. Ils sont donc totalement absents de la saga du Seigneur des Anneaux. La caractérisation moderne des gobelins va tenir à la fois compte de ce lien tissé dans le Hobbit et s’inspirer des récits folkloriques.

Les gobelins se limitent souvent à une place de sbires dans la fantasy. Plus petits et donc moins forts que les orcs et les trolls, ils compensent par le nombre et la ruse. Ils font ainsi souvent office de première menace pour le baptême de feu des joueurs. J’ai moi-même des souvenirs de nombreuses heures au début de Sacred à massacrer des armées de gobelins dans les premières heures de jeu. Mais plus récemment, on a Baldur’s Gate 3 où ils se croisent tout au long de l’Acte 1, juste après le tutoriel.

… à des représentations plus nuancées

Les gobelins comme serviteurs comiques dans la fantasy

Paradoxalement, cette position de sous-fifre va permettre aux gobelins de se trouver une niche dans le cœur des fans de la fantasy grâce à la comédie. Plus que d’être cruels, certains gobelins se présentent surtout comme ridicules. Plus bêtes que méchants, vénaux, un peu peureux, voire maladroits, ils sont les victimes du courroux de leurs supérieurs et de la force de leurs confrères à peau verte qui ne les considèrent pas mieux que de la chair à canon ou à pâté.

C’est le cas dans Naheulbeuk. Ils s’y retrouvent en grand nombre dans le récit, mais on retient surtout le demi-gobelin, Reivax. Il sert Zangdar depuis une décennie lorsque les Fiers de Haches entrent dans le donjon éponyme et on a aussi l’occasion de suivre ses débuts en tant que protagoniste dans le jeu Le Maître du Donjon de Naheulbeuk.

Un être sournois et vénal

Ce dernier et le reste de cet univers parodique français, comme Tolkien, établissent une opposition entre les gobelins et les nains. Les premiers sont lâches tandis que les derniers sont braves. Mais ils ont aussi en commun leur affiliation aux grottes et à la terre, mais aussi aux mines et donc à l’or et aux pierres précieuses. Dans l’univers magique d’Harry Potter, ce sont donc des gobelins qui tiennent la banque Gringotts…

Mais tout comme les nains, ils sont au cœur d’une accusation plus grave. En effet, la combinaison de leur attitude et de leur apparence fait que, malheureusement, on tend à trouver un parallèle entre les gobelins de la fantasy et les caricatures antisémites. L’œuvre de Rowling en est justement la principale cible.

L’organisation sociale comme force des gobelins dans la fantasy

Dans les récits modernes, on met aussi en avant une autre facette des gobelins, leur capacité à s’organiser. Ainsi, les jeux de rôle font souvent mention de leaders temporels (« chefs ») et spirituels (« chamans ») ou encore de variantes plus intelligentes et plus puissantes de goblinoides comme le hobgobelin présent dans les Final Fantasy. Ceci permet d’en faire de réelles menaces.

The Elder Scrolls : Oblivion, ou encore le manga Goblin Slayer présentent ainsi des gobelins violents et vicieux, mais malgré tout aptes à apprendre et établir des stratégies. En JDR, ceci se traduit par le fait de donner à leurs chefs des capacités à renforcer leurs serviteurs. Ces derniers quant à eux tendent à favoriser la fuite lorsqu’ils se retrouvent en mauvaise posture pour revenir avec des renforts. MCDM a pas mal de conseils pour cela dans leurs ouvrages dédiés aux monstres et Warhammer en a fait leur force.

Le point de vue du gobelin : un monstre ou un incompris ?

Finalement, il est aussi intéressant de souligner que les gobelins ont aussi leur place dans l’humanisation progressive des créatures considérées comme vils dans la fantasy. Donjons & Dragons a fait d’eux une des races jouables depuis 1993 dans AD&D où ils n’avaient accès à la classe de Mage. Ils répondent encore présents dans la 5e édition. Les joueurs apprécient les avantages de leur petite taille. En effet, en plus de leur permettre d’être portés ou jetés aisément, une de leur capacité leur permet d’infliger plus de dégâts à un ennemi plus grand qu’eux.

Les derniers gobelins à m’avoir marqué restent ceux de l’anime Grimgar : Le Monde de Cendre et de Fantaisie. Présents dès le premier épisode, ils ne valaient alors pas mieux que ceux de Goblin Slayer. Pillards et violents, ils ne montrent plus de nuances que quelques épisodes plus tard où on commence à les présenter comme un « autre ».

Le gobelin est ainsi juste une espèce qui cherche à vivre sur son territoire. De son point de vue, il est la victime des assauts des aventuriers humains. Le peu de succès de l’anime n’a cependant pas permis d’explorer cette société comme le font les light novels, mais je vous encourage à tester l’idée dans vos scénarios.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *