Le JDR Alien est l’adaptation officielle en jeu de rôle de la saga de film iconique. Si vous n’avez pas peur que personne ne vous entende crier, embarquez pour une rencontre glaçante !
Marre des cadres et scénarios habituels des JDR et envie d’un frisson mêlé d’une touche de claustrophobie ? Alien est peut-être jeu pour vous. Horreur et science-fiction s’allient dans ce jeu de Free League pour offrir une expérience rappelant les films de la saga éponyme.
La saga des films Alien, avant le JDR
La saga Alien est une série de 6 films qui part d’une formule simple : les humains ont franchi la dernière frontière, l’espace et découvrent l’existence d’autres formes de vie extra-terrestres.
Seulement voilà ! Ces êtres venus d’ailleurs ne tiennent pas d’E.T. ou de Chewbacca. Ils s’apparentent plus aux couleurs venues d’ailleurs du mythe lovecraftien : ce sont des prédateurs qui chassent les autres formes de vie à travers les galaxies.
Le premier film est tout simplement titré Alien. L’équipage d’un cargo spatial fait entrer à son insu une forme de vie extra-terrestre au bord de leur vaisseau. Le xénomorphe (c’est son petit nom) va poursuivre et tuer successivement les occupants. Au final, l’héroïne, parviens à l’arrêter.
À part le xénomorphe, le film met aussi sur les radars d’Hollywood son réalisateur Rydley Scott et l’actrice principale Sigourney Weaver. Cette dernière reprendra encore son rôle pour certaines suites et certains spin-off qui sont de qualité… inégale. Le même commentaire peut être fait sur les jeux vidéo adaptés de la franchise. Qu’en est-il du JDR Alien ?
Le JDR Alien de Fria Ligan
De ce fait, l’éditeur suédois Fria Ligan avait des choix à faire pour son JDR Alien. Ils ont donc choisi le cadre établi dans les trois premiers films avec Ellen Ripley. Le livre vient enrichir ce lore mais, ceci reste toutefois un jeu de rôle. Sentez-vous donc libre d’enrichir votre scénario comme bon vous semble !
Quel genre d’expérience veut donc proposer le jeu de rôle ? Vu le choix d’inspiration parmi les épisodes de la saga cinématographique, le but est de proposer une expérience de thriller/slasher aux joueurs. Ainsi, ils seront souvent enfermés avec le xénomorphe dans les obscurs couloirs d’un vaisseau ou une station spatiale.
La flexibilité du système Year Zero
Le système de jeu utilisé par la gamme Alien de Free League est le Year Zero Engine. On le retrouve d’ailleurs dans un autre de leur jeu de rôle thriller, Tales From the Loop. Ce jeu a été récompensé par plusieurs ENNIE award l’année de a sortie. Preuve s’il en faut de la solidité du système pour un jeu thriller.
Il s’agit d’un système de D6. C’est très simple, vous additionnez deux statistiques de votre personnage qui sont utilisées pour l’action et jeter le même nombre de dés. Le 6 est considéré comme une réussite et il suffit en général d’une seule pour valider l’action. Pour nourrir la tension, le JDR Alien utilise un système de stress.
Un jeu à choix multiples
Un autre point positif de ce jeu, c’est qu’il sait que cette manière de jouer ne concerne qu’une niche de rôlistes. Ainsi, le jeu propose deux modes de jeu afin de faire varier les plaisirs à la table.
D’une part, le mode dit Cinématique. S’apparentant aux one-shot ou aux films, il consiste à jouer une partie courte en quelques sessions. Quelques personnages, une créature, un vaisseau dans l’espace et le tour est joué !
D’autre part, il y a le classique mode Campagne. Dans ce cas, les joueurs peuvent explorer le vaste univers de la franchise qui est développé dans le livre. Il ne faut pas abuser des aliens dans ce cas, espacez les rencontres de quelques sessions pour les rendre mémorables.
Le système Year Zero s’adapte bien à cette variété de gameplay de par sa simplicité. À vous donc les joies des drames politiques du space opera, de l’exploration de planètes inconnues…Il est aussi très intuitif, léger sur les règles, mais suffisamment complet. Ainsi, Maman n’interrompt pas la tension par des résolutions compliquées.
En plus du xénomorphe classique, le livre en détaille des variantes que l’on peut croiser. Il propose aussi d’autres espèces d’aliens. Ce bestiaire reste cependant simple, mais vous pouvez créer vos propres créatures au besoin.
Les acteurs-joueurs du JDR Alien
La base des personnages
Alors, au centre de tout bon jeu de rôle, on a bien sûr les personnages. Ici, le jeu tente d’émuler les différents archétypes qu’on pourrait retrouver dans un film de la saga. Ils sont : Agent de la compagnie, Gamin, Marine colonial, Marshal colonial, Médecin, Officier, Pilote, Prolo ou Scientifique.
Chaque personnage possède des caractéristiques propres. Entres autres : les Attributs, son lot de Compétences parmi une douzaine et des Talents partiellement déterminés par l’archétype. Il existe aussi une part du livre dédié à l’équipement. Une partie de l’équipement est consommable : air, eau, énergie et la nourriture.
Les graines de la discorde
Pourquoi des consommables ? Le JDR Alien ne force certes pas la table sur cette voie, mais il propose une expérience basée sur la survie. En conséquence, il introduit des éléments pour mettre de la tension dans le jeu.
Les personnages ont donc aussi des amitiés et des rivalités entre eux ainsi qu’un objectif personnel. Ils contribuent à récompenser le roleplay et inciter les joueurs à se mettre dans la peau de leur personnage. Vous voyez ces décisions que l’on critique dans les scénarios de film d’horreur, mais qui sont nécessaires à l’intrigue ? Vous avez une raison de les prendre aussi !
Petite mise en garde toutefois : les personnages non joueurs (PNJ) sont aussi développés que les personnages joueurs (PJ) sur ce point. En conséquence, le meneur a à gérer plusieurs agendas afin de maintenir l’immersion. Il faut donc être prêt à faire un travail de préparation avant chaque partie.
L’art de la tension dans le JDR Alien
Gros avantage par contre, le MJ a ici un joli terrain de jeu sur lequel emporter les joueurs. Maman (c’est le titre du meneur, en référence aux films) peut ainsi tirer les ficelles de la méfiance et des divergences. L’horreur dans Alien n’est pas tant montrée que suggérée par l’ambiance et le JDR incite à en faire de même.
Un autre avantage d’un jeu mélangeant tant l’ambiance thriller et les intrigues personnelles cependant, les joueurs sont très attentifs. Vous pourrez donc plus facilement les immerger dans le monde d’Alien avec quelques astuces du JDR : la musique, le son, les accessoires… La tension est aussi l’un des outils favoris d’Hitchcock, alors, apprenez du maître : laissez les joueurs respirer.
La particularité du JDR Alien, la mécanique de stress joue ici un grand rôle. Il s’accumule en cours de partie par exemple en forçant un jet, c’est-à-dire le relancer, car on a échoué. Le stress donne des dés supplémentaires pour simuler le fait de se dépasser face au danger. Mais attention ! Si ces dés donnent un 1, un drame est sûr d’arriver.
En conséquence, le système est très bien pensé pour mêler gameplay et roleplay. Tout en proposant un moyen pour les joueurs d’augmenter leurs chances de succès, il inclut une contrepartie à la mécanique. Ce qui promet de maintenir la table en haleine en attendant le moment où tout va virer au vinaigre.
