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Le dé : l’allié du JDR

Dé JDR

Le dé dans le JDR, souvent on l’aime, parfois on le déteste… ce qui est sûr, c’est qu’il est un outil indispensable de beaucoup de systèmes de jeu de rôle. Un profane serait surpris de la valeur de ce tout petit objet.

Pour commencer, qu’est-ce que le dé ? Le premier objet qui vient en tête est celui à 6 faces, cubique. Il n’est pourtant qu’une variété parmi d’autres, car globalement, un dé est un objet de petite taille à plusieurs faces que l’on peut lancer pour avoir un résultat aléatoire.

Le dé est bien plus ancien que le JDR

Le dé durant l’Antiquité

Aussi surprenant que cela puisse paraître, les dés sont plus anciens que l’écriture. Ils n’avaient alors pas encore une place éducative ou ludique, mais une fonction religieuse. En effet, des théories archéologiques supposent qu’ils trouvent avant tout leurs origines dans les arts divinatoires de la préhistoire.

En conséquence, pour trouver des dés (ou du moins leurs ancêtres) sur des plateaux de jeu, il faut avancer plus loin dans le temps. Ils étaient utilisés avant 3100 BC pour le jeu de Senet dans l’Égypte antique.  Plus tard, c’est toujours en Égypte, mais aussi en Mésopotamie aux alentours de 2500 BC que l’on trouve les premiers dés à 4 et à 6 faces.

Ce ne sont pas leurs seuls emplois au cours de l’Antiquité, on trouve des références à des dés en Chine, en Inde, en Grèce et à Rome. Ce ne sont pas seulement les mêmes modèles que ceux cités précédemment. On parle aussi de dés à 12 ou 20 faces. Ces objets ne sont pas toujours utilisés par eux-mêmes, mais intégrés à d’autres jeux.

Du Moyen-âge aux JDR, un jouet de probabilités

Au Moyen-âge, on retrouve toujours le dé comme passe-temps ou comme élément des jeux d’argent. Point assez surprenant en raison de la société de l’époque. En effet, ils avaient alors une mauvaise réputation auprès des autorités morales de l’Église Catholique.  Les seigneurs ne les interdisaient pas pourtant, mais faisaient de l’usage de dés truqué un crime mineur. En parallèle, les savants eux emploient les dés dans les études de probabilités.

C’est à peu près leur fonction principale durant les siècles qui suivent. Et à la fin du XIXe siècle, mais surtout pendant le XXe siècle, l’invention du plastique permet l’arrivée du dé auprès du grand public.

Ce qui amène à l’année 1972 et un homme, Gary Gygax. Avec le lancement de son JDR Donjons et Dragons, le dé se trouve une nouvelle place entre les mains des joueurs. Ils seront des compagnons de jeux quasi inséparables.

Le dé et les jeux de rôle : pourquoi ?

Le dé apporte le piment au JDR. C’est le hasard, mais un hasard relativement contrôlé. Ainsi, grâce à un lancer de dés qui dépend des règles du jeu, on apporte un élément aléatoire au jeu tout en donnant une certaine cohérence.

Dans le JDR, l’utilisation du dé a aussi une portée réaliste. Il s’agit de donner de meilleures probabilités en fonction d’autres paramètres, en particulier les différences statistiques des personnages.

Quels types de dés ?

Les dés sont aussi appelés des polyèdres, de « poly- » qui signifie plusieurs et « -èdre » qui signifie faces, un objet à plusieurs faces. Dans le JDR, c’est plus que valide comme définition puisqu’on retrouve non pas seulement le dé à 6 faces. On parle ici du set classique des 7 dés à 4, 6, 8, 10, 12, 20 et 100 faces.

Pour désigner un lancer, on utilise généralement la formule XdY où X est le nombre de dé et Y le nombre de faces. Ainsi, 2D20 signifie qu’il faut lancer 2 dés à 20 faces. Parfois, on parle aussi de D2 ou de D3. Dans le premier cas, une pièce peut faire l’affaire ou un D4 dont le résultat est divisé par 2, idem pour le D3 avec un D6.

Typologie 

Le plus petit dé, le D4

Aussi appelé le tétraèdre. Ses 4 faces sont triangulaires et contrairement aux autres dés, le résultat n’est pas affiché sur une face. Mais autour du coin qui se retrouve en haut lors du lancer. Attention : il a une mauvaise réputation dans le milieu, évitez de lui marcher dessus.

Ce dé est en général utilisé pour générer les plus petits nombres dans le JDR. Ce sont les sorts les plus faibles, les attaques les moins puissantes, les points de vie du magicien.

On le retrouve quand même parmi les systèmes de résolution de certains jeux. C’est le dé d’un  archétype dans les jeux Polymorph (Scurvy Buggers, Sentai& Sensibities), par exemple. Ceci demeure très rare.

Le D6, le classique

L’hexaèdre ou tout simplement le cube. C’est celui que l’on retrouve le plus couramment dans la vie de tous les jours, comme les jeux de société. En règle général, ce dé est numéroté de 1 à 6 de façon à ce que la somme de chaque face opposée donnant 7. Mais certains JDR l’ont personnalisé.

On retrouve le D6 dans plusieurs systèmes dont un qui lui est dédié, mais aussi dans celui Powered by the Apocalypse ou PBTA. La série de JDR Fate est un exemple d’utilisation d’un dé personnalisé avec leurs dés Fate. Ce sont des D6, mais au lieu de nombre, ce sont deux +, deux — et deux faces vides.

Le D8, un second couteau

Géométriquement, c’est un octaèdre. Il est facile à reconnaître puisqu’il ressemble à deux pyramides à base carré collées l’une à l’autre. Comme le D4, il est utilisé dans certaines mécaniques comme les armes ou les points de vie. À notre connaissance, il n’existe pas encore de système dédié au D8.

Le D10, l’intermédiaire

Son petit nom est un peu compliqué : trapézoèdre pentagonal. C’est un dé à 10 faces qui peut être utilisé pour des mécaniques de JDR dont lorsqu’on a besoin du D100. Il possède aussi des systèmes basés sur lui, dont des vedettes, comme Vampire la Mascarade, Cyberpunk Red ou Le Secret de la 7e Mer.

Le D12, un plus grand second couteau

Lui, c’est le dodécaèdre, il est reconnaissable à ses faces pentagonales. C’est la taille au-dessus du D4 et du D8. Comme eux, ce dé n’est pas centrique à un système, mais est utilisé pour des mécaniques dans certains JDR.

Le D20, le visage du JDR

Quand on pense JDR, on pense direct à l’icosaèdre, enfin, plutôt au dé à 20 faces. C’est le dé au cœur du plus connu des jeux de rôle, Donjons et Dragons et le système D20 depuis sa 3e édition. Son petit frère et rival, Pathfinder, utilise aussi un système à base de D20.

Le D100, le grand gaillard    

En maths, on parle d’un zocchièdre. Bien qu’il existe réellement un dé à 100 faces depuis 1985 (pratiquement une sphère à l’œil nu), on triche un peu dans le milieu du JDR. Ce n’est pas un dé, mais deux dé qui sont utilisés.

On lance 2D10 pour être plus exact. Le premier est un D10 spécial avec les dizaines donc numéroté 00, 10, 20, 30… jusqu’à 90. Avec lui, on lance un D10 normal pour les unités, mais là, le 10 compte pour un 0. Par exemple : 50 et 6 valent 56, 90 et 10 valent 90, 00 et 4 valent 04.

C’est le dé qui reflète le plus aisément un pourcentage. Il peut sortir des nombres plus grands que les autres, aussi, on le retrouve rarement dans les jeux dépendant de ses petits frères. Il est celui qu’on emploie pour l’Appel de Cthulhu, RuneQuest, Pendragon,…

Choisir ses dés

Pour bien commencer, un set complet des 7 dés est plus que suffisant. Pour la suite, c’est à vous en tant que meneur de jeu ou joueur d’enrichir votre collection. Cela peut-être pour des raisons pratiques : de différentes couleurs pour les actions, les potions, les sorts… Ou des raisons esthétiques : des dés correspondant à l’univers de jeu par exemple.

Alternativement, dans l’ère de la dématérialisation, il existe des outils informatiques pour lancer des dés virtuels. C’est peut-être la meilleure solution quand le JDR se joue via des plateformes en ligne telles les tables de jeu virtuelles. Certaines comme Roll20 ont même une fonction intégrée.  

Enfin, on compte aussi des accessoires liés à l’utilisation des dés à la table de jeu. La piste de dé permet de les jeter au milieu de la table sans qu’ils tombent et la tour de dés garantit l’aléatoire des lancés. En fin de partie, pensez à bien les ranger dans une boîte ou une bourse (…surtout le D4 !).

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