Le Dé 100 est peut-être celui que l’on assimile le plus au JDR après le d20. Sa taille lui donne un rôle très différent du reste en matière de lancer.
Les jeux de dés sont une forme de distraction que l’Homme a adoptée dès la Préhistoire. Le dé 100 est toutefois pratiquement le plus jeune de la fratrie. C’est en 1985 qu’un vrai d100 est inventé et il n’est même pas employé dans les jeux de rôle !
Le dé 100, un dé particulier
En effet, il faut attendre 1985 pour voir le premier dé 100. Par comparaison, certains des autres dés existaient depuis la préhistoire ! Pour cause, le grand éventail de résultats possibles, et donc de faces, en comparaison aux autres. Ainsi, au milieu du lot de 7 dés classiques, un ensemble de polyèdres employés dans le monde des JDR, le dé 100 a les valeurs les plus élevées.
Cette invention est le zocchièdre, un dé à 100 faces. Au regard et au toucher, il se rapproche quasiment d’une sphère. Sa forme qui roule trop facilement et son prix trop élevé n’en font toutefois pas un accessoire pratique pour faire du jeu de rôle. Par ailleurs, les rôlistes avaient déjà une alternative.
Et c’était d’utiliser d’utiliser deux dés. La première version employée par Gygax était 2d20 marqués de 0 à 9 de différentes couleurs. L’un pour l’unité, l’autre pour les dizaines. À présent, on utilise toujours une paire de dés, mais des dés 10. L’un est marqué 00, 10, 20, 30 et ainsi de suite jusqu’à 90 pour la dizaine. L’autre est marqué 00 à 09 pour l’unité.
Le d100 dans les systèmes de JDR
Des premiers essais avec le dé 100…
Le dé 100 a des TTRPG qui sont centrés sur son utilisation. Dès l’époque de TSR, certains designers favorisent un système de 2d10 afin de transcrire en pourcentage les chances de réussite. C’est le cas dans Boothill ou encore Gangbusters.
Cependant, c’est chez Chaosium que les systèmes de résolution basés sur le d100 vont vraiment décoller. En effet, le polyèdre à 100 faces figure comme moteur d’un des jeux fondateur du RPG, aux côtés de Donjons & Dragons : l’Appel de Cthulhu. Le système marche d’ailleurs tellement qu’il va presque devenir le moteur des jeux de l’éditeur et ils vont le reprendre pour propulser d’autres gammes comme Hawkmoon ou Rune Quest.
…Aux systèmes simulationnistes
Cette quasi-omniprésence lui a valu le surnom de « Système Chaosium ». Mais il a maintenant un nom officiel : le Basic Roleplaying System, disponible à l’emploi sous licence libre BRP Open Game Licence. BRP repose sur la simplicité du dé 100 pour les résolutions : il ne s’agit finalement que d’un pourcentage de chance de réussite. D’autres dés interviennent pour d’autres situations, notamment le calcul de dégâts.
Il a ainsi acquis la réputation du polyèdre de choix pour créer un système avec une longue liste de compétences, mais où la résolution devrait rester simple tout en retranscrivant clairement la différence des aptitudes entre différents personnages. On retrouve donc le d100 dans d’autres systèmes à but de simulation. Certaines éditions de Warhammer Fantasy et certains titres de la licence Warhammer 40K, ceux de l’ère Fantasy Flight Games comme Dark Heresy ou Rogue Traders, tournaient sous un tel système.
Hormis ce genre de système où il tient un rôle central, le dé 100 a peu d’usage dans les autres systèmes. Il est bien trop gros pour trouver une utilité statistique. En revanche, il est parfait pour des tableaux d’évènements aléatoires. En effet, il est littéralement un pourcentage et il a une centaine de résultats possibles et ainsi, il apporte du piment aux jeux.