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L’Appel de Cthulhu : un JDR d’horreur tentaculaire

Image de l'Appel de Cthulhu JDR chez Chaosium

L’Appel de Cthulhu est un jeu de rôle (JDR) d’horreur basé sur le Mythe Lovecraftien. Apparu dans les années 80, il apporte du changement dans les règles et l’univers des représentations habituelles des jeux de rôles concentrés sur le medieval fantasy.

L’Appel de Cthulhu c’est avant tout de l’horreur, mais de l’horreur faite pour s’amuser avec ses amis en jouant des personnages dans une histoire dans le style d’Howard Phillips Lovecraft. En tant que tel, il reste un jeu basé sur une coopération narrative à la table.

Comment jouer à L’Appel de Cthulhu, le JDR ?

Pour comprendre l’Appel de Cthulhu, il faut remonter au contexte du jeu de rôle en 1981. Donjons & Dragons est le modèle de référence. La philosophie des JDR se concentre sur l’incarnation d’un personnage unique qui se renforce continuellement au fur et à mesure des aventures et des monstres vaincus.

Le JDR réalisé par Sandy Petersen pour Chaosium va à l’inverse de cette philosophie. Dans l’Appel de Cthulhu, le jeu se concentre sur une intrigue. Il s’agit souvent d’une enquête menée par des personnages dont la durée de vie est beaucoup plus courte. Pour simuler les effets de l’horreur, le système intègre aussi un système de santé mentale, les personnages peuvent non seulement mourir, mais aussi perdre la raison.

Un personnage peut bien sûr survivre et revenir sur plusieurs parties. Il gagne ainsi en savoirs occultes, parfois, il peut apprendre des secrets enfouis jusqu’à ce que ses aventures prennent fin de manière tragique ou lors d’une retraite bien méritée.

Une partie se déroule comme la majorité des jeux de rôle avec une succession d’échanges entre le meneur et les joueurs réunis autour de la table. Le meneur, appelé Gardien dans l’Appel de Cthulhu, décrit la scène, arbitre les actions et donne vie à l’univers du JDR. Chaque joueur est son protagoniste appelé un investigateur.

Des éléments novateurs pour son temps

Sur le plan mécanique, il est l’un des jeux qui a popularisé le système de Chaosium. Connu à présent sous l’appellation de BRP ou Basic RolePlaying, on y mesure la probabilité de réussite des actions à travers un pourcentage. Ainsi, il emploie un D100.

Ce n’est pas le seul élément que l’Appel de Cthulhu a fameusement introduit dans le JDR. En effet, on fait aussi souvent référence à son système pour son fameux jet de santé mentale. Grâce à cette mécanique, le système pouvait simuler l’horreur et ses conséquences sur les PJ sans nécessairement avoir recours aux blessures physiques et aux PV.  

Conseils pour une partie réussie 

En sachant qu’une partie se déroule globalement comme un JDR “standard”, qu’est-ce qui démarque une partie de l’Appel de Cthulhu ? Il s’agit en fait de l’ambiance, la capacité du meneur à instaurer une ambiance rappelant les œuvres du Mythe.

Découvrir l’univers

Il faut donc qu’au moins le Gardien se familiarise avec quelques œuvres de Lovecraft avant de se lancer dans un scénario de l’Appel de Cthulhu, le JDR. Par exemple, à part la nouvelle éponyme : Celui qui chuchotait dans les ténèbres, À travers les portes de la clé d’argent ou pour ceux qui voudraient commencer avec une lecture plus courte, Le Modèle de Pickman. Stephen King s’en rapproche aussi.

Les œuvres de Lovecraft étant dans le domaine public, il est assez facile de les trouver légalement sous forme de PDF. Pour ceux qui voudraient plutôt une version papier, ils sont aussi achetables à bon prix dans les librairies.

D’autres auteurs ont aussi repris la suite de Lovecraft pour travailler sur son œuvre. Leurs travaux font aussi de bonnes inspirations pour les gardiens qui voudraient améliorer leurs aptitudes à décrire pour l’Appel de Cthulhu. Le Roi en Jaune de Chambers figure en bonne position dans ce cas, mais aussi des romans publiés par Chaosium eux-même dont certains avec Aconyte Books.

Faire vivre l’univers

L’ancrage des scénarios dans des époques réelles permet aussi de plus facilement ponctuer les parties d’accessoires comme des images d’archives, des photos et de la musique. Il peut aussi être intéressant et plus facile que dans le cas de Donjons & Dragons pour les joueurs de s’habiller comme leurs personnages.

Hormis chez les éditeurs officiels de l’Appel de Cthulhu, Chaosium aux États-Unis, Jeux Descartes puis Sans Détour et enfin Edge Entertainment en France, des accessoires sont aussi disponibles en ligne pour le JDR. Il peut s’agir de : passeport, de billets de train, de coupures de journaux… Certains sites proposent des fichiers facilement modifiables. 

Les joueurs débutants peuvent aussi se sentir perdus devant l’apparente complexité d’une fiche personnage. Dans ce cas, ils peuvent en trouver des prédéfinis sur Internet, d’autant plus que les personnages sont faits pour être facilement remplaçables. Une partie d’Appel de Cthulhu peut tout aussi se faire sans quasiment aucun jet de dé avec seulement la narration et du role-play, ce qui est une autre expérience de JDR .

Au-delà de l’Appel de Cthulhu, les autres JDR

La version classique de l’Appel de Cthulhu est un JDR fait pour incarner des investigateurs dans les années 1920. Toutefois le système a été adapté à différentes sauces pour pouvoir vivre des aventures selon les envies des tables de jeu. L’horreur lovecraftien ne connaît pas de limite.

Ainsi, il existe des variations du système du JDR qui transportent les joueurs à d’autres époques mais dans l’esprit l’Appel de Cthulhu. Il y a ainsi des scénarios dans la Rome Antique, au Moyen-Âge, dans la Renaissance, au Far West, en pleine Grande Guerre voire à l’époque contemporaine. L’exemple le plus connu dans ce dernier cas est la série des Delta Green qui emprunte le style X-Files.

Il convient aussi de préciser que pour ceux cherchant une expérience de jeu plus proche de la philosophie de Donjons & Dragons qu’ils peuvent se tourner vers les aventures plus pulp. C’est-à-dire où les personnages tiennent moins de l’investigateur lambda et plus d’un héros de film d’action comme Indiana Jones.

En dehors de la gamme de Chaosium, d’autres éditeurs ou créateurs indépendants ont cherché à proposer leurs jeux avec parfois un esprit très différent de l’Appel de Cthulhu. Lovecraftesque, Cthulhu Dark et Horrifique, par exemple comptent plus sur le côté histoire d’horreur à raconter ensemble.

Enfin, il ne faut pas se laisser enfermer dans le Mythe. À vrai dire, H.P. Lovecraft lui-même laissait des imprécisions et des incohérences dans les récits et faisait une horreur non conventionnelle pour son temps. De même, ses successeurs ont enrichi le mythe de leurs propres histoires. Chaque table jouant à l’Appel de Cthulhu est libre de faire et devrait se concentrer sur ce qui lui permet de s’amuser quand elle joue à un JDR. 

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