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Lovecraft, père de l’horreur cosmique

Le Maître, Howard Phillips Lovecraft

Le nom de Lovecraft ressurgit de temps en temps dans les librairies ou sur Internet. Une figure controversée, il demeure un des précurseurs de l’horreur.  

De son nom Howard Phillips Lovecraft (1890-1937), souvent abrévié en H.P. Lovecraft, était un écrivain américain. Ses récits appartiennent au genre de l’horreur, du fantastique et de la science-fiction. Un pionnier au style particulier, il a donné son nom à un genre, l’horreur lovecraftien.

Vie et parcours de Lovecraft

De la naissance aux premiers drames

C’est le 20 août 1890 que le couple Winfield Scott et Sarah Susan Lovecraft donnent naissance à leur unique enfant, Howard Philips. Ils habitent au 194, Angell Street, à Providence dans le Rhodes Island, une des plus vieilles villes des États-Unis. L’enfance du petit Philips n’allait pourtant pas être facile malgré l’aisance financière de sa famille.

En effet, en 1893, son père, commerçant en bijoux et métaux précieux, fait une crise de démence dans un hôtel de Chicago. Interné au Butler Hospital de Rhode Island, il y restera jusqu’à sa mort en 1898. Sa mère, ses deux tantes, Lillian Delora Phillips et Annie Emeline Phillips, ainsi que son grand-père maternel, Whipple Van Buren Phillips prennent l’éducation de son fils en main.

Lovecraft et les études

Durant les années qui suivent, ce dernier le pousse à la lecture. Lovecraft découvre très jeune la littérature, depuis les classiques grecs aux récents Weird Tales. Il se découvre d’ailleurs un talent pour l’écriture et la poésie puisqu’il les récite et en rédige à 6 ans !

En plus de la littérature, il se trouve une autre passion, les sciences. L’astronomie, en particulier, le fascine et il publie même un périodique, le Rhode Island Journal of Astronomy. Régulièrement malade, il oscille entre l’école et les cours à domicile. Ces épisodes maladifs indéterminés minent énormément son éducation et le frappent encore au lycée.

Lovecraft entre au lycée durant l’automne 1904, quelques mois après le décès de son grand-père et figure paternelle. Ces années sont d’autant plus difficiles que la fortune de la famille s’épuise, les affaires vont mal. Fortement déprimé par cette situation, il avouera plus tard n’avoir trouvé du réconfort que dans son amour de l’astronomie.

Le lycée est principalement un bon souvenir pour Howard. Il apprécie les cours (mais les mathématiques sont sa bête noire) et se fait quelques amis. En 1908, une ultime crise l’empêche d’obtenir son diplôme et de poursuivre à l’université. Il se referme sur lui-même et n’a de contact qu’avec sa mère, ce sont les années de ses premières publications.  

Lovecraft pendant les années 20 et 30

Pour les premières reconnaissances toutefois, il faut avancer dans le temps et son adhésion à United Amateur Press Association (UAPA). Ses échanges avec les membres le motivent à écrire et à publier. Sa première œuvre publiée en professionnel est « Dagon », nous sommes en 1919.

La même année, sa mère entre au Butler Hospital, comme son père. Et probablement pour la même maladie : des troubles liés à la syphilis qui l’emportent en 1921. Les évènements n’ont pas fini de se succéder pour Lovecraft dans cette première partie des Années folles.  

Il se lie d’amitié par correspondance avec d’autres écrivains, rencontre Sonia Greene en 1923, l’épouse en 1924, déménage à New York et divorce en 1926. Il rentre dans sa Providence natale au 10 Barnes Street. On est dix ans avant sa disparition et pendant la décennie où il écrit le plus, mais dans la misère. Pour vivre, il fait un travail de réviseur-correcteur.

La fin d’un dormeur solitaire

Toujours névrosé, il écrit la nuit et dort le jour. Son alimentation à base de haricots et de glace à la vanille le conduit à la malnutrition. Lovecraft est d’autant plus affecté par le suicide de son ami Robert Bloch et atteint d’un cancer de l’intestin, il disparaît finalement le 15 mars 1937. 40 ans plus tard, les fans lui font une stèle à son nom avec pour épitaphe « I AM PROVIDENCE ».  

Son œuvre et son héritage

Le style littéraire de Lovecraft

Son style d’écriture est de narrer à la première personne du point de vue d’un quidam. Il lui permet de retranscrire le sentiment de la peur de l’inconnu par les descriptions vagues et imprécises qu’ils font de ces rencontres qu’eux-mêmes ne comprennent pas. Les pièces du puzzle, plus ou moins évident, se mettent en place au fur et à mesure.    

L’existence atypique de Lovecraft va marquer sa littérature. Il ne serait pas exagéré de dire que l’on voit une part de lui à travers toutes ses œuvres, depuis les évènements marquants, à son mode de vie jusqu’à ses craintes et convictions. Le métissage, les cultes anciens, la folie et une vision nihiliste de l’homme sont des exemples de ses thèmes récurrents.

Ceci se voit dans son histoire la plus connue par exemple, L’Appel de Cthulhu. Le narrateur, Francis Wailland Thurston, a déjà disparu au début de l’histoire, ce sont ses documents que le lecteur suit. On y apprend alors au fur et à mesure le lien entre un séisme dans le Pacifique, les cauchemars qui hantent les artistes du monde entier ainsi que des cultes vaudous et eskimo : le Grand Ancien Cthulhu.

Des créations immortelles

Cet être humanoïde à la tête garnie de tentacules et aux ailes de dragon n’est pas la seule création récurrente de Lovecraft. Les personnages citent aussi les noms d’autres dieux comme Nyarlathotep ou Yog Sothoth. Des livres au contenu mystérieux, le Necronomicon ou le Livre d’Ebon se retrouvent dans les bibliothèques, dont celle de sa ville fétiche, Arkham.

De Batman à une maison d’édition française, on retrouve ce nom. Il est un bon tremplin pour affirmer que l’héritage de Lovecraft est immense. Riche et en éternelle construction, le monde de HPL n’attend que vous pour l’explorer (un JDR sur mesure existe d’ailleurs, et plus).

Mais attention… « Nous vivons sur une île placide d’ignorance, environnée de noirs océans d’infinitude que nous n’avons pas été destinés à parcourir bien loin. »  

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