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Ed Greenwood, le créateur des Royaumes Oubliés

Ed Greenwood dans une bibliothèque

Ed Greenwood est une personnalité tout aussi importante que Gary Gygax pour Donjons & Dragons. Les rôlistes ne lui doivent, ni plus ni moins, que l’univers.

Loin d’être le fruit du travail d’un seul homme, DnD est le résultat de la participation de nombreux contributeurs. Si Gygax est celui qui a lancé la machine en inventant le jeu de rôle, c’est un autre auteur qui a créé le monde de fiction des Royaumes oubliés, un décor de campagne très populaire pour la franchise Donjons et Dragons.

La carrière d’Ed Greenwood

Des premiers pas de l’enfance…

Ed Greenwood est un écrivain et bibliothécaire qui est né en 1959 à Toronto, au Canada. Alors qu’il n’était qu’un enfant, il est introduit à la lecture par son père afin de l’occuper. Une activité ludique d’autant plus nécessaire qu’il était solitaire et sa mère, mourante.

À peine âgé de 4 ans donc, il lisait des « livres d’adultes » dit-il, les magazines pulp et les livres de vieux auteurs. Ce qui l’embêtait bien, car en arrivant à la fin des histoires, il en voulait toujours plus. Quand il demandait où était la suite, son père lui répondait alors qu’il aurait à l’écrire lui-même, les auteurs étant morts depuis 30 ans.

Qu’à cela ne tienne, Ed Greenwood a commencé à écrire et à créer des mondes imaginaires dès l’âge de cinq ans. À présent, il a toujours un bon souvenir de ces heures passées à rédiger ces récits, « d’horribles pastiches inachevés » qui lui apprenaient à écrire. Il s’inspirait des styles de grands auteurs comme Lord Dunsany, P.G. Wodehouse, Rudyard Kipling, ou Jack Vance.    

… à la mise en place des Royaumes Oubliés 

La pratique paie et il a publié son premier roman, Spellfire (Magefeu), en 1987. Il est le premier d’une saga fantasy qui se déroule dans un monde sur lequel il travaille depuis ses premiers récits et une rêverie, les Royaumes Oubliés. Un monde créé non pas pour le roman, mais comme il avait commencé à jouer à Donjons et Dragons en 1975, et ses campagnes s’y déroulaient.

Dès ces premières idées, il imagine déjà l’apparence générale de l’univers. Des noms lui viennent déjà : la côte des Épées (Sword Coast), Waterdeep, le continent de Faerûn et le nom même des Royaumes Oubliés. Le monde est déjà divisé en différents plans matériels accessibles par les portails.

Le seul point que TSR a changé, selon Ed Greenwood, c’est l’existence de portails oubliés dans le monde réel. Il faut dire que DnD et les JDR en général souffraient d’une mauvaise image de relation avec le satanisme. En conséquence, il fallait éviter d’éventuels scandales si des enfants venaient à se perdre dans des caves ou des souterrains.

En effet, bien qu’il soit le créateur des Royaumes Oubliés, Wizards of the Coast et leur maison mère, Hasbro, ont plus de contrôle comme le cas de Salvatore pour les romans de Drizzt. Comme cet homologue auteur, cependant, Ed Greenwood est conscient de l’influence de leurs travaux littéraires sur la culture moderne.

… et le désir d’Ed Greenwood d’innover la fantasy et le JDR

Dans son cas donc, s’il pouvait apporter une refonte à l’univers des Royaumes Oubliées, ce serait d’effacer toute analogie avec le monde réel. Hormis justement le problème des préjugés, des jugements véhiculés par les médias, Hollywood en premier, il en va aussi pour lui d’une question d’immersion.     

Le problème pour Ed Greenwood, c’est qu’il trouve que cette « inspiration paresseuse » tend à sortir les lecteurs du monde où on les transporte. Par extension, il ne trouve plus tellement d’intérêt à inventer de nouveaux mondes génériques de fantasy de cape et d’épée. À la place, il encourage plutôt à innover les systèmes de JDR.

Son but avec cet appel, c’est d’une part, d’adapter les jeux de rôle à nos quotidiens où l’on finalement n’a plus autant de temps, et d’autre part, c’est pour les rendre plus accessibles. Il pense en particulier aux personnes avec des problèmes de vue et d’audition. C’est là un caractère présent chez Greenwood.

Les mottos d’Ed Greenwood 

Malgré son succès en tant qu’auteur et concepteur de jeux, Greenwood reste humble et apprécie toujours l’aspect social du jeu de rôle. Il continue à jouer à Donjons et Dragons avec ses amis et sa famille et à participer à des événements de la communauté de jeux de rôle.

La passion des lecteurs

Ainsi, c’est une leçon justement qu’Ed Greenwood veut partager. Durant ces décennies qu’il a passées en tant qu’auteur et bibliothécaire, il a déduit que l’essentiel quand on écrit, c’est de vouloir distraire son lectorat, à l’exemple de l’une des vedettes de la littérature, Terry Prachett. Si l’industrie a changé, le plus important, pour lui, c’est toujours d’écrire pour les lecteurs.

Pourquoi les faire passer en premiers ? Principalement, Ed Greenwood est conscient que les lecteurs, en particulier ceux des de la fantasy, cherchent à échapper à une réalité. Celle-ci est parfois très sombre, comme il l’a vécu avec sa mère. Les lecteurs veulent la justice, une catharsis dans les récits.

Les attentes des éditeurs

En complément, il ne se fait pas d’illusion. Il sait aussi qu’il est important d’écrire ce que les éditeurs lui demandent, « comme un écolier aux examens ». C’est le sujet, pour ainsi dire, tout en étant distrayant pour le lecteur, il faut répondre aux attentes de l’éditeur.

Hormis Wizards, Donjons & Dragons et les Royaumes Oubliés, Ed Greenwood écrit aussi d’autres œuvres littéraires. Il en est à plusieurs centaines de publications chez différents éditeurs, c’est dire ! Bien qu’il apprécie toujours l’expérience de l’écriture, il ressent le problème d’avoir différents auteurs sur un même univers (cas des comics américains, par exemple).

Vivre et apprendre selon Ed Greenwood

À côté de tout ceci et malgré toutes ces années d’expérience et toutes ces pages, Ed Greenwood admet pourtant continuer d’apprendre. En effet, questionné sur son approche de l’écriture, c’est ainsi qu’il a toujours fait. Il expérimente depuis qu’il a cinq ans pour trouver ce qui va et ne va pas, s’inspirant du style des autres et trouvant le sien.

Par conséquent, c’est ce qu’il conseille aux jeunes écrivains et à ceux qui aspirent à écrire. Il faut nécessairement apprendre encore et encore. Pour ce faire, il faut déjà lire et lire de tout, puis écrire, et corriger… et recommencer tout en apprenant à s’arrêter. L’essentiel finalement, ce n’est pas d’être le meilleur ni même de réussir, on n’a pas nécessairement le talent, néanmoins, on a vécu.

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