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Lex Arcana, l’histoire d’une gamme atypique

Lex Arcana, Roma est magicae

Lex Arcana est un monument du jeu de rôle italien. À l’instar de l’Empire romain, il n’a jamais disparu de l’esprit du grand public.

Si l’univers qu’on retrouve le plus dans les JDR reste encore et toujours la med fan, des créateurs ont décidé d’explorer d’autres ambiances. Dès les années 70, TSR tente du western, Sandy Petersen propose les années 20 dans l’AdC, Cyberpunk se projette dans le futur lointain… Les rôlistes voyagent dans le temps.

Des origines modestes…

Si on trouve plus rarement des jeux fantastiques qui osent revenir jusqu’à l’Antiquité, les auteurs osent avancer leurs visions de ces époques. Ainsi, hormis les extensions spécifiques à certains titres, on peut compter des jeux qui y sont dédiés. Parmi les titres les plus célèbres figure Rune Quest de Chaosium et Lex Arcana.

Ce dernier est une œuvre de l’auteur italien Francesco Nepitello. Ayant découvert les jeux de rôle durant les années 80, il se trouve une fibre de meneur de jeu et de créateur pour l’Appel de Cthulhu ou encore Donjons & Dragons. Et de fil en aiguille, ceci le conduit à créer son propre système de jeu.

Ainsi, en collaboration avec un studio de son pays, nouveau dans le milieu rôliste, il lance sur le marché Lex Arcana en 1993. Basé sur l’apogée de l’Empire romain, il introduit un élément de fantaisie qui conduit à une uchronie : grâce aux arts divinatoires, le Christianisme ne remplace pas le panthéon, l’empire ne se brise pas et persiste au-delà du VIe siècle…

Les joueurs endossent le rôle de Custodes au sein du Cohors Auxiliaria Arcana, une unité d’élite au service de l’Empire. On leur confie les missions les plus délicates et dangereuses qui menacent Rome de l’intérieur comme de l’extérieur de ses frontières.

Ils sont, en quelque sorte, des Shadowrunner de l’état, mais au temps de César ! Le jeu connaît un certain succès. Sa vraie force, c’est cet univers, qui est à la fois familier, original et très développé qui le démarque des autres gammes. Malgré tout, on est dans les années 90. Bien que les fans suivent le jeu et qu’il parvient à se trouver un éditeur, il est « presque mort officiellement » pour Nepitello. Du moins, pendant un temps !

… Au retour triomphal de Lex Arcana…

Arrivent alors les années 2010 et le grand retour d’un âge d’Or du jeu de rôle. Un mélange de différents facteurs culturels, sociaux et économiques remet le hobby sous les projecteurs. Au milieu des géants classiques du marché et des nouvelles stars, des fans tentent de redonner vie à leurs gammes disparues. Parmi eux, on compte Les Secrets de la Septième Mer, Dragonbane, Maléfices, Pendragon ou encore Lex Arcana.

Cette Renaissance, on la doit à un nouvel éditeur : Acheron. Cette boîte italienne partage les jeux des créateurs du pays au reste du globe à travers sa division spécialisée depuis 2018, Acheron Games. À son palmarès, on compte par exemple Brancalonia, un des grands gagnants des Ennies en 2020.

La deuxième édition de Lex Arcana voit le jour grâce à une campagne sur Kickstarter qui parvient à 778 % de ses objectifs initiaux. En 2019, les éditeurs sortent donc d’abord le livret de base. Mais il n’est que le premier d’une série d’ouvrages qui constituent la nouvelle gamme de jeu.

En effet, dans les années à venir, ce ne sont pas moins de 3 autres projets de financement participatifs qui visent à payer les extensions du jeu. À chaque fois, le public est rendez-vous, et les auteurs peuvent développer l’empire et ses environs au fur et à mesure des ouvrages : L’Égypte, la Bretagne, la Thrace…

… Et vers l’avenir : « Rome est éternelle »

La dernière de ces campagnes s’achève d’ailleurs bientôt. Avec plus de 165 000 euros contre les 21000 demandés, il est, sur le plan du pourcentage, le second plus grand succès de la gamme juste devant le livret de base. Au cœur de celle-ci, un triptyque d’extensions pour Lex Arcana : Roma the Eternal City, Rise of Atlantis et The Fall.

Le premier d’entre ces extensions, Roma, est une description détaillée de la capitale de l’empire dans cette réalité alternative. Il en développe les différentes facettes avec les activités et les intrigues que l’on s’attend à y trouver. Ceci en fait un compagnon idéal pour les aventures urbaines.

Pour une forme plus classique d’aventure justement, il faut plutôt se tourner vers le second ouvrage, Rise of Atlantis. Dans ce premier livre de campagne pour Lex Arcana, et premier d’une série de modules dédiés à l’exploration, les joueurs vont aller au-delà des Colonnes d’Hercules à la recherche de la mystérieuse citée engloutie.

Enfin, dans The Fall la menace pèse cette fois sur l’empire elle-même. Une entité, inconnue jusqu’alors, et ses suppôts complotent dans l’ombre et il appartient aux joueurs d’essayer de les arrêter ou non.

En plus d’être un module bac à sable, il introduit aussi un canon au monde de Lex Arcana. Avec la mise en place de cette chronologie, ce monde se dote désormais d’un lore et d’une continuité pour exploiter les centaines de pages de worldbuilding déjà existant.      

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