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Outgunned le JDR basé sur les films d’action fait partie des titres marquants de 2024. Il rentre dans la nouvelle vague des RPG italiens du moment.
Les jeux de rôle trouvent leurs inspirations partout. Ainsi, si certains systèmes (GURPS, FATE Core) se veulent génériques afin de pouvoir simuler n’importe quel univers ou genre littéraire/cinématographique, d’autres misent sur la spécialisation.
Outgunned, le nouveau chouchou des oscars du JDR ?
C’est le cas du JDR Outgunned, un jeu des Italiens de Two Little Mice (Memento Mori). Se réclamant comme un RPG d’action cinématique, il avait été financé avec plus de 300 % de son objectif initial avec une livraison prévue en mars dernier. Le succès public a été suivi par celui critique.
En effet, Outgunned n’a pas manqué d’impressionner le jury des ENNIES 2024. Ainsi, il a deux nominations prestigieuses. D’une part, pour la couronne du meilleur jeu de l’année qui reviendrait alors à un jeu italien pour la deuxième année consécutive après Fabula Ultima en 2023. Et d’autre part, pour celui du produit de l’année où son homologue inspiré de JRPG avait remporté la médaille d’argent.
Lumière, Caméra, Action ! À mi-chemin entre le film et le RPG
Mais qu’est-ce qu’il a de si particuliers ? Mécaniquement, Outgunned s’inscrit dans la lignée des JDR où le système vise plus à simuler des codes narratifs que la réalité du monde des PJ. Comme Dust Devils utilise le poker pour retranscrire la dureté des westerns spaghettis, Outgunned se consacre aux films d’action.
Ceux-ci impliquent un éventail de titres divers, mais la liste des inspirations fait spécifiquement référence à un certain type, à un certain genre de film d’action. On retrouve des noms comme James Bond, Ocean Eleven ou encore Die Hard. Des grands noms des années 80-90 où des héros sauvent le monde en dépit de l’infériorité numérique et du danger qui les dépasse.
Ceci est apparent rien que sur les noms des différents éléments du jeu. Le système du JDR Outgunned porte le nom de « Director’s Cut ». Ici, les PJ sont des Héros et non des aventuriers, tandis que le meneur de jeu prend la place du Réalisateur et non d’un arbitre. On retrouve cette même unité thématique jusque dans les rouages mécaniques.
Un Héros de Outgunned est donc plus un personnage dans un scénario de film d’action qu’une personne vivante dans un monde. Il a d’abord un Role et un Trope que le joueur choisit dans leurs listes respectives. Ils déterminent les attributs de base, allant des caractéristiques jusqu’à sa devise, sa Catchphrase, à ses faiblesses.
Les attributs d’Outgunned rappellent un peu ceux des JDR s’inscrivant dans le Monde des Ténèbres. En effet, les 5 attributs (Brawn, Nerve, Smooth, Focus et Crime) se divisent eux-mêmes en 20 compétences qui décrivent différentes spécialisations. On emploie d’ailleurs ici aussi des dice-pool.
Le mélange JDR Outgunned
En effet, pour la résolution des actions, le joueur additionne la valeur de l’attribut et celle de la compétence qui sont mises à l’épreuve. Il jette alors le même nombre de dés à 6 faces. Plutôt que de viser un total ou un nombre de succès, il va espérer faire des combinaisons, comme au poker. Deux nombres de mêmes valeurs vaudront moins qu’un brelan, etc. Le MJ aura à l’avance précisé la qualité et la quantité des réussites requises.
En tant que JDR, le principe d’Outgunned reste donc simple. Mais il y apporte de la profondeur à travers les modificateurs qui peuvent influencer sur ces jets. Ceci inclut les traits des PJ, comme ceux qu’apporte son Job, ou encore des monnaies meta que sont le Grit et l’Adrenaline. Ceci donne une aux joueurs des décisions à prendre et des combinaisons à tester.
Pour compléter cet aspect technique, les créateurs ont intégré des mécaniques nerveuses qui gardent la tension en jeu. Miser ses succès acquis afin de relancer pour avoir la chance d’en obtenir plus, dépenser assez d’Adrenaline pour quasiment prendre la place du réalisateur, la limite du nombre de tours pour les courses-poursuites, la Death Roulette qui augmente lentement, mais sûrement la probabilité qu’un personnage soit « laissé pour mort » à chaque fois qu’il échappe à ce sort funeste…
Au-delà du cinéma d’action
Outgunned n’en demeure pas pour autant un JDR qui n’a qu’un tour (le film d’action) dans son sac. Dès son financement participatif, il avait réussi à se doter de deux extensions qui changeaient, au moins partiellement, son genre. Elles constituaient des paliers pour les contributeurs.
Les suppléments d’Outgunned fonctionnent à la fois comme du contenu additionnel et du contenu indépendant. Ils s’inspirent d’autres univers cinématographiques et retranscrivent leurs particularités dans des règles compatibles, mais indépendantes du jeu de base. Les possibilités sont donc aussi nombreuses que les variantes des films d’action.
Le jeu avait d’ailleurs commencé son parcours avec un ouvrage du genre. World of Killer s’inspire de la saga John Wick et emporte les joueurs dans le cadre d’un monde d’assassins où la violence est omniprésente. Approche intelligente de Two Little Mice : le 4e volet de la saga était fraîchement sorti.
Et il continue sur cet élan en 2025. Pas plus tard qu’en mai 2025, Outgunned a profité de la sortie du dernier jeu vidéo Indiana Jones pour proposer Outguned Adventure aux rôlistes. Et actuellement, alors que les cinéphiles attendent le retour du MCU avec les 4 Fantastiques et surtout des Avengers avec Robert Downey Jr en Docteur Doom, le JDR prépare sa vision du genre superhéro.
Outgunned Superheroes porte ouvertement son inspiration du MCU. Il divise les héro en Rôles, inspirés de héros classiques et laisse les joueurs la liberté de décrire leurs aptitudes à travers le flavor et la narration. 70 pages de quickstart donnent un aperçu du jeu en attendant sa sortie.
Outgunned est disponible en Anglais uniquement dans le catalogue JDR de Philibert. Les curieux peuvent aussi télécharger le Quickstart gratuit pour découvrir le jeu sur le site de l’éditeur.
