Halloween est la saison idéale pour les jeux qui font peur, y compris pour les JDR en solo. D’ailleurs, d’expérience et aussi surprenant que cela puisse paraître, cette manière de jouer procure des expériences horrifiques marquantes plus aisément qu’à une table bondée.
Si on assimile souvent le jeu de rôle à une activité de groupe impliquant un meneur de jeu ainsi qu’une poignée de joueurs, il fonctionne aussi avec différentes combinaisons, allant d’un seul participant à plusieurs tables en même temps. Jouer en solitaire s’est illustré comme une manière spéciale, une expérience unique.
JDR solo pour Halloween, l’heure de se mettre au journaling
À l’occasion d’Halloween, il serait peut-être temps de (re) découvrir le JDR solo. Ce dernier dispose d’une force unique pour les jeux de rôle et les scénarios d’horreur. Il s’agit de la solitude du participant et la possibilité de lâcher complètement le contrôle. Ces éléments viennent automatiquement dans les parties en solitaires en comparaison au paradigme meneur/joueur(s) où il faut plutôt partager.
Durant une partie en solo, le rôliste est, en effet, livré à lui-même. En théorie, il devrait et pourrait avoir pleinement le contrôle, mais avec les bons outils, j’ai constaté que c’était tout l’inverse. Un rôliste en solo mène beaucoup moins la danse et prend parfois une posture plus réactive face à l’évolution de la situation. Là où il prend les décisions, c’est dans la nature du contenu comme le genre d’horreur qu’il voudrait vivre, les participants dans le récit et ses limites.
Pour faire du JDR solo cette Halloween, je recommande aussi de se mettre au journaling. Autrement dit, tenir un journal pour raconter la progression du récit. C’est L’Outil ultime pour ce genre de jeux. Il permet, en effet, de mettre des mots et des images sur le récit et d’augmenter l’implication ainsi que l’immersion. Ces sentiments qui manquent avec l’absence de l’interaction avec d’autres joueurs.
C’est à travers le journaling que j’ai commencé à jouer en solitaire. Pas encore d’outils comme un émulateur de MJ et encore moins d’usage de l’Intelligence Artificielle : juste un fichier Word vierge et un jeu dont j’ai déjà parlé sur le site et dont je reparlerai plus bas. Quelques heures à moi dans cette ambiance m’ont fait adorer ce style de jeu. J’ai depuis expérimenté avec d’autres systèmes.
Top 3 des JDR Solo d’horreur pour la découverte
Chronique d’un Vampire Millénaire, LE journaling de référence
N’importe quel jeu avec lequel vous êtes familier ferait l’affaire. Mais, pour mon petit top 3 des jeux que je recommanderai pour découvrir le JDR solo cet Halloween, je commencerai avec Chronique d’Un Vampire Millénaire. Thousand Year Old Vampire (TYOV) est littéralement un jeu-journal où le rôliste suit l’histoire de son vampire à travers les âges grâce à des entrées qui servent de prompts. La définition d’un « vampire » est totalement libre, de même que celle du monde, le rôliste est invité à les délimiter ou les improviser au fil de la partie.
TYOV place le joueur dans la peau du vampire et non d’un mortel. Le sentiment horrifique vient donc moins de la peur d’une menace extérieure que de l’expérience très personnelle qui vient avec l’immortalité, ses limites et les surprises qui peuvent venir aléatoirement avec les prompts. On se prend à s’attacher aux mortels et à s’inquiéter de leur sort. On ne veut pas perdre des objets sentimentalement importants pour son immortel ou encore oublier certains de ses souvenirs. Les fins possibles complètent cette crainte.
Le JDR solo clé en main pour Halloween : Horrifique
Toujours disponible dans la sphère VF, il y a Horrifique. Un jeu qui vient sous la forme d’une boîte clé en main, il invite à jouer 100 % en improvisation, sans avoir une idée du mystère et de sa clé au préalable. La boîte contient tout le nécessaire pour faire avancer l’intrigue et renforcer l’ambiance.
Cette ambiance se base sur les romans d’Howards Phillips Lovecraft. Elle s’adresse donc à ceux qui voudraient un JDR Solo qui émulerait un des récits du papa de Cthulhu pour Halloween. Le jeu ne demande pas forcément de s’y connaître en lore lovecraftien : il appartient même au joueur de décider s’il veut introduire le surnaturel dans les événements du jeu et le cas échéant, le jeu aide à rythmer sa découverte pour maintenir l’horreur à la Lovecraft.
Un jeu à découvrir : Moonlight on Roseville Beach
Pour le troisième jeu de ce top, je recommande Moonlight on Roseville Beach. Un jeu auquel j’ai joué sur le blog l’année dernière et rejoué de mon côté depuis. Plus de mécaniques (plus de jeux, diraient certains) que les jeux précédents tout en restant narratif, il s’adresse donc à ceux qui voudraient plus de pertinence aux choix de la création du personnage.
Les scénarios proposés dans le livret de base offrent de bonnes pistes pour une partie de JDR Solo cette Halloween. Cependant, contrairement à TYOV et Horrifique, MoRB n’a pas les outils nécessaires intégrés pour y jouer en solo : il faut donc le combiner avec des générateurs ou encore des oracles pour déterminer les conséquences de la partie. Les outils d’Horrifique fonctionnent parfaitement pour cet objectif.
En dehors du jeu, quels outils à préparer ?
En dehors des outils pour le moteur, des outils d’ambiance sont aussi recommandés. Ils servent à renforcer l’immersion et ainsi stimuler l’imagination du rôliste. Jouer dans une lumière tamisée et avec une musique d’ambiance pas trop forte restent mes conseils favoris. Ils ne demandent pas d’intervention supplémentaire après le lancement en début de partie, et donc permettent de se concentrer sur le jeu.
Il faut ensuite se laisser guider en lâchant prise. Par exemple : dans le cas de TYOV, le premier prompt vous invite généralement à tuer un des mortels auquel tient votre PJ. Plutôt que de créer des persos sans importances pour les effacer si nécessaire, il vaut mieux leur créer de vraies personnalités, s’y attacher à travers le lien qu’il partage avec le Vampire. C’est de là que viendra l’horreur.
Négocier avec soi-même génère l’horreur dans le cas des prompts de Chroniques d’un Vampire Millénaire. En fonction des jeux, ceci pourrait changer : pour Moonlight on Roseville Beach, c’était la solitude du PJ face à une entité que je savais surnaturelle, pour d’autres parties, c’était l’incertitude de la réponse au mystère grâce à une méthode qui improvisait le coupable dans Brimblewood Bay. Si vous avez envie de faire une JDR Solo pour Halloween, dites-nous quel système vous allez utiliser en commentaire.
