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Mausritter est un JDR OSR qui change grandement l’expérience en changeant l’échelle à laquelle se déroulent les aventures. En effet, il prend des souris très attachantes comme protagonistes… et les plonge dans un monde hostile rempli de danger !
Les circonstances de création des jeux de rôle font que le medieval fantasy est le genre dominant au sein de ceux-ci. En plein boom du Seigneur des Anneaux et autres récits pulp avec Conan, celui-ci s’impose et perdure encore de nos jours avec ces codes et ses clichés. Ceci n’empêche pas la création de titres qui osent essayer autre chose avec ces derniers.
La success story du JDR Mausritter
Par exemple, quand on s’imagine des aventures épiques, on pense souvent aux puissants guerriers accompagnés de magiciens qui affrontent des créatures colossales dans un monde européen moyenâgeux. Avec le JDR Mausritter, c’est toujours, sinon d’autant plus le cas. En effet, les joueurs incarnent des souris, le titre se traduisant littéralement par « chevalier souris ».
Mausritter trouve son origine dans un humble projet mené par une seule personne : Isaac Williams. Nous sommes alors en 2019 et ce dernier publie d’abord un zine pour présenter son concept de jeu de rôle de moustaches et d’épée. Le succès du format numérique est au rendez-vous et Williams passe à une version imprimée en 2020 grâce à l’éditeur Games Omnivorous et via Kickstarter. L’année suivante, Mausritter remporte la médaille d’or de la catégorie « Best Family Game/Product » aux ENNIES de 2021.
L’aventure du JDR Mausritter ne s’arrête pas là. Près de cinq ans après sa sortie, l’éditeur publie les règles de base sous licence Creative Commons à travers un document SRD. Téléchargeable gratuitement et accompgné d’outils additionnels, il invite les joueurs à utiliser le système de jeu comme bon leur semble et à créer du contenu librement. Une invitation dont la communauté ne s’est pas privée en créant Tomb of a Thousand Doors, un mégadonjon commun réunissant plus de 30 créateurs et financé via Kickstarter. Il s’agit d’un hommage au fameux Tomb of Horrors, le « pire » donjon de DnD.
Le fonctionnement de Mausritter : un jeu simple et à l’ancienne
Mausritter, en dépit de son monde très mignon et éloigné des DCC et autres Shadowdark, reste bel et bien un jeu old-school. D’ailleurs, Isaac Williams a été très transparent à ce sujet en listant les titres qui l’ont inspiré. On y trouve notamment Into The Odds pour les règles de base, mais aussi Mothership pour la mise en page ainsi qu’une poignée d’autres jeux. L’esthétique vient quant à elle de Légendes de la Garde (Mouse Guard en V.O.), un comics américain mettant en scène des souris anthropomorphisées dans un monde médiéval peuplé de dangers.
Créer sa souris, une opération simple et rapide
Le moteur de Mausritter vient du SRD du JDR Into the Odds. Chaque souris se créée donc en quelques étapes rapides, à commencer par le tirage des caractéristiques : Force, Dextérité et Volonté. Pour chacune, le joueur fait un jet de 3d6, puis garde les deux valeurs les plus élevées pour les additionner. Il passe ensuite aux Points de Vie et aux Pépins (la monnaie) avec 1d6 chacun. La somme des PV et des Pépins détermine le passé de la souris et lui octroie des pièces d’équipement en conséquence. Plus cette somme est basse, plus ce bonus est fort, une manière donc d’équilibrer les bons et les mauvais jets.
L’équipement se gère via un système d’inventaire simulé à travers des cartes. Chaque souris a un nombre d’emplacements limité, chaque objet occupe un ou plusieurs espaces indiqués sur sa carte. Si certains, comme les armes et armures, ont des applications mécaniques, d’autres dépendent de l’inventivité des joueurs, tous ont une durabilité limitée. L’espace d’inventaire est aussi réduit par les altérations d’état comme la faim ou la fatigue. Elles disparaissent quand les conditions sont remplies, il ne s’agit pas forcément d’un jet de sauvegarde, mais d’actions comme se reposer ou manger.
PV, Stats et Magie : gestion de ressources dans le JDR Mausritter
Les PV dans Mausritter ressemblent plus à l’armure dans d’autres JDR. Ainsi, ils baissent sans conséquence dans un premier temps avant d’arriver à 0. Dans ce cas, les dégâts infligés baissent la Force de la souris : quand elle tombe à 0, le PJ meurt. Certaines attaques réduisent plutôt la Dextérité ou la Volonté, une souris devient immobile si la première arrive à 0 tandis qu’elle devient folle si la seconde atteint cette valeur.
Mausritter propose aussi de la magie à travers 15 sorts dans le jeu de base. Ils se gèrent via des petites tablettes gravées de runes. Chaque tablette occupe une place d’inventaire et a un nombre limité de charges qui se consomment à chaque utilisation. La souris doit alors la recharger en suivant les indications spécifiques à la tablette, par exemple, le sort d’invisibilité demande à ce qu’elle passe une journée les yeux fermés.
Les jets dans Mausritter : 1d20 de sauvegarde
Mausritter est un JDR où les jets sont secondaires dans la résolution. En combat, les attaques touchent automatiquement ; en dehors des combats, le jeu se joue par le dialogue entre le meneur et les joueurs tant que les souris ne tentent pas une action dont les conséquences néfastes doivent être évitées. C’est pourquoi on parle de Jet de Sauvegarde.
Un tel jet se fait sur 1d20 contre la caractéristique pertinente. Il faut alors faire égal ou moins que la valeur de celle-ci pour réussir. En cas d’opposition entre deux ou plusieurs participants, alors le gagnant est celui qui a fait le jet le plus bas. Les avantages et les désavantages se simulent avec un d20 supplémentaire et en gardant respectivement le résultat le plus bas ou le plus élevé.
Mathématiquement, réussir un jet de sauvegarde est peu probable. En effet, une souris a entre 2 et 12 dans une Caractéristique, soit en moyenne 7. Ceci met en avant la dangerosité du monde de Mausritter et c’est aussi ce qui l’inscrit dans la mouvance des JDR OSR. Les joueurs vont voir leurs PJ tomber et devront en changer. Le jeu en tient d’ailleurs compte en incluant les règles pour engager des mercenaires, un héritage des premiers JDR qui se perd.
Mausritter, un JDR où la liberté est le maître
S’il existe des campagnes prêtes à jouer, le titre propose aussi des outils pour le bac à sable. Une bonne partie du livret de Mausritter est dédiée à des tableaux d’événements aléatoires comme les rencontres ou encore les conditions météorologiques. Le jeu se prête donc très bien aux Hexcrawl ou encore aux campagnes West Marches.
Pour un JDR grand public, sans règle prise de tête, Mausritter est un candidat parfait. En à peine 48 pages extrêmement digestes, il offre un jeu accessible et modulable pour les néophytes comme les vétérans, à condition de ne pas rechercher le contrôle à travers les builds ou les outils narratifs. Disponible en Français, Mausritter est aussi gratuit au format numérique sur DriveThruRPG pour l’essayer avant de l’adopter.
