Draw Steel affûte sa lame au fur et à mesure de ses playtests. Depuis son annonce, puis son financement fulgurant, il a bien évolué.
Suite aux multiples scandales de DnD et Wizards of the Coast pour ce qui devait alors être One DnD, des influenceurs populaires du monde du JDR ont décidé de créer leurs propres jeux. Si beaucoup pensaient qu’ils allaient tous être des DnD killer, ces créateurs ont plutôt favorisé leurs approches personnelles.
Une situation qui en a déçu certains qui espéraient des clones améliorés de la 5e, sans le contrôle de WotC, mais en réalité un monde d’opportunités. En effet, on a ainsi pu découvrir plus de l’ingéniosité et de la richesse du jeu. Colville et MCDM, par exemple, favorisent l’épique et le tactique à travers leur RPG, Draw Steel.
MCDM forge son jeu de rôle : un grand retour de la stratégie?
À l’époque, il avait marqué les esprits en étant le plus gros succès du financement participatif pour les JDR, même si depuis Cosmere RPG a plus que doublé ce record. Plus tard, la philosophie du jeu s’est développée. Oser se débarrasser des vaches sacrées et prendre ce qu’il y avait de bien dans l’approche très wargamey de la 4e édition de Donjons & Dragons.
Les premiers essais ont commencé à apparaître cette année. Et à travers les retours des testeurs, les auteurs ont amélioré les mécaniques de Draw Steel pour une meilleure expérience et une identité claire en tant que RPG. Le système passe ainsi d’une base d20 à 2d10 (avec une campagne de dés customisés sur Backerit).
Ce changement affecte les probabilités, favorisant le milieu comme chez les PbtA. Grâce à cela, Draw Steel se dote de niveaux de réussites à 3 paliers qui varient aussi selon les difficultés. Ceci donne de la nuance aux mécaniques sans avoir à les alourdir et vient avec des applications supplémentaires. Exemple : les dégâts des monstres se différencient ainsi plus clairement qu’en gonflant les modificateurs. Ainsi, un gobelin fera, au hasard, 2/4/6 tandis qu’un troll ferait 8/14/2, ce qui est plus tranché que 2d6+modificateurs.
Avec cette évolution, Draw Steel se place en bon candidat dans la course au statut de JDR populaire de 2025. Une compétition que je trouve serré puisqu’il a en face le « DnD Killer » DC20, mais aussi bientôt le sim-lite dramatique The Broken Empires RPG. Mais tandis que la date promise approche, où en est le développement?
2025, l’année du RPG Draw Steel?
Surtout que Colville et sa troupe avaient lancé un deuxième projet entre temps. Cette fois, il s’agissait de la création de dés aux couleurs de leur nouveau jeu de rôle et l’action avait attiré des commentaires de la part de certains polémistes qui y voyaient une tentative de s’enrichir sur la hype d’un jeu qu’il n’allait jamais finir. Polémistes qui semblent lui en vouloir pour son approche très mécanisé du jeu, loin de la « tradition gygaxienne ».
La sortie du jeu approche à grands pas, malgré les inconvénients causés par le contexte économique américain actuel. En effet, sur la page Backerkit, Matt Colville annoncé au début du mois de juin que les deux ouvrages, Draw Steel Heroes et Draw Steel Monster, du RPG entraient dans la phase finale, la « fin du début ». Signifié par la présentation des couvertures.
Après une estimation pour le 17 juillet 2025, le PDF final de Draw Steel a souffert d’un retard. Il a donc raté la GenCon où il n’avait pas de présentation. Ainsi, le JDR de MCDM n’est finalement arrivé au format virtuel qu’une semaine plus tard. La production et l’envoi des copies physiques suivront prochainement.
Selon les dernières annonces, elles devraient débuter ce mois-ci, aux États-Unis et en Italie. L’expédition pour les précommandes de Draw Steel vers les fans de RPG pourrait commencer en septembre 2025. En attendant, les joueurs peuvent déjà se lancer dans la partie avec le PDF des livres de bases, les actual play et le kit de découverte.
Une sortie discrète, mais volontaire
Quant à la communauté, les premiers retours sur la version définitive sont là. Les joueurs apprécient le dynamisme et la stratégie qui viennent avec les mécaniques de Draw Steel bien qu’ils déplorent la simplicité de la présentation des livres, notamment au niveau des illustrations.
Un choix pratique et humble qui se retrouve aussi sur la promotion du jeu : elle est pratiquement nulle. Selon Colville et son équipe, Draw Steel n’a pas à s’imposer comme d’autres RPG. Jeu de niche, il passera principalement par le bouche-à-oreille au sein de cercles qui apprécient ce style modernisé de la quatrième édition de Donjons & Dragons.
