DC20 a fait une entrée fracassante sur Kickstarter. Beaucoup le loue déjà comme LE remplaçant de Donjons & Dragons.
Premier des jeux de rôle, DnD a été le plus populaire à travers le monde. En particulier depuis le lancement de la 5e édition et la renaissance des JDR dans la sphère populaire, la gamme de Wizards est quasiment devenue synonyme du jeu de rôle. Un règne qui semble menacer.
À la recherche du « DnD » killer
En effet, surtout depuis le début de 2023 avec une succession de scandale autour de sa licence, mais aussi des pratiques de WotC et Hasbro envers les clients, les rôlistes ont de plus en plus appeler à s’intéresser aux autres jeux. Après plusieurs champions, le nouveau « DnD Killer » serait DC20.
Lancé sur Kickstarter le 4 juin, il est l’œuvre de The Dungeon Coach, un YouTuber populaire qui parle de JDR en général, de DnD en particulier. C’est d’ailleurs dans ce cercle qu’il a commencé à faire des vagues depuis quelques jours.
Interview avec The Dungeon Coach, review des règles annoncées, sketch comique sur le jeu, comparaison avec ce que le marché a déjà à proposer… Tous ces influenceurs convergent vers DC20. Ils le qualifient de l’« évolution de Donjons & Dragons », du « Futur du jeu de rôle », ou de « DnD killer ». Un enthousiasme qui n’est pas nouveau dans le cadre post scandale OGL de 2023.
Ainsi, plus à tort qu’à raison, cette sphère voulait voir dans d’autres projets un « messie » du JDR d’heroic fantasy. Mais, il en résultait souvent une certaine déception en réalisant la direction qu’ils prenaient. Daggerheart : trop narratif et théâtral, pas assez de règles ; MCDM RPG : trop de règles, inspirés de la 4e édition de DnD ; Tales of the Valiant : une simple copie de DnD 5e, les OSR : pas assez modernes…
DC20, une évolution de DnD
L’accessibilité de DnD et la profondeur de Pathfinder
Les intentions et les préférences de leurs créateurs étaient souvent ignorées dans une comparaison avec le jeu de Wizards. Une approche que DC20 semble oser. En effet, de tous ces nouveaux jeux annoncés, il est celui qui retient la familiarité de DnD 5e tout en corrigeant le tir sur de nombreux points.
De l’aveu de son créateur, il s’agit d’un jeu qu’on pourrait voir à mi-chemin entre DnD 5e et Pathfinder. Le premier est son système de prédilection tandis que le second est celui vers lequel il s’est tourné ces dernières années. En conséquence, son jeu veut amener le meilleur de ces deux mondes.
Sur la page Kickstarter de DC20 et les vidéos de présentation du jeu, on peut découvrir des exemples de cette vision. Certains éléments sont familiers. Par exemple, comme son nom l’indique, il s’agit d’un jeu qui tourne sur une mécanique de d20+caractéristique, avec pour objectif de dépasser un certain nombre.
Cependant, il s’est affranchi d’autres aspects. Ainsi, plutôt que reprendre ou renommer les 6 caractéristiques iconiques, The Dungeon Coach a réduit ce nombre à 4. Pour autant, il n’a pas appauvri les options de création de personnages, bien au contraire.
La grande révision des PJ
DC20 se veut souple et dynamique, se débarrassant de « l’illusion de choix » qu’imposent les systèmes traditionnels. Il entend par là l’influence de la race et de la classe sur les caractéristiques inhérentes à ces systèmes. Ainsi, pour ne pas devenir un boulet, le PJ doit tenir une certaine cohérence mathématique entre ces éléments.
Par opposition à ce système, non seulement on abandonne la notion de race pour celle d’ascendance, mais aussi on laisse la liberté au joueur de la personnaliser. Dans la foulée, le joueur peut décider de son attribut principal indépendamment de sa classe. Barbare intelligent ou mage body-buildé sont tout à fait viables.
Les classes magiques et martiales ont aussi été revues. Contrairement à DnD, les premières ne sont plus excessivement favorisées face aux secondes dans DC20. Ainsi, l’un comme l’autre possède une réserve de point, respectivement la mana et la stamina, qui permettent de réaliser différentes actions (lancer des sorts ou exécuter une technique). Une technique, fondamentalement, est l’équivalent d’un sort, mais pour les classes martiales.
DC20 et les 3 piliers du JDR
Avec cette diversification des options, le système abandonne aussi l’économie en action-mouvement-réaction pour un système de points. Chaque PJ dispose de 4 points d’actions qu’il peut dépenser durant ou en dehors de son tour. Ceci donne une nouvelle dimension stratégique et dynamique aux combats.
Les conflits ne sont pas les seuls concernés. Les interactions sociales et l’exploration ont droit à une révision qui approfondit leurs mécaniques et en font les piliers du gameplay qu’ils sont censés être.
Une campagne à succès
DC20 ne s’arrête pas là, il apporte encore beaucoup de transformations qui hypent tous ces créateurs. S’il semble plébiscité par la commu YouTube de DnD, seul le temps permettra de voir ce qu’il en sera vraiment. Ce coup de pub lui a grandement servi pour dépasser son objectif initial et passer de nombreux paliers.
Quelques uns sont particulièrement notables. On compte, par exemple, un guide très pratique qui permet de convertir du contenu pour DnD 5e pour DC20. En conséquence, les joueurs qui ont jusque là investi dans le jeu de Hasbro pourront toujours profiter de leur librairie même s’ils passent à ce nouveau système.
Ceci ne veut pas dire que ce jeu se repose uniquement sur le fait de vampiriser les joueurs de Donjons & Dragons. À côté il introduit aussi de nouveaux contenus. On trouve ainsi une nouvelle classe hybride qui divise ses compétences équitablement entre celles martiales et celles magiques.
Afin de rester accessible aux nouveaux venus, DC20 propose aussi des aides pour les meneurs et les joueurs. Ainsi, les premiers ont une sélection de fiches et d’antisèches pour se référer rapidement aux règles, tandis que les seconds ont des fiches préremplies de PJ pour chaque classe afin de les aider à découvrir le jeu. Les VTT sont aussi mis à l’honneur avec une intégration de Roll20, Foundry et bien d’autres..