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L’écran de jeu, accessoire (in) dispensable du JDR ?

L’écran de jeu fait partie des accessoires les plus associés à l’imaginaire des JDR, aux côtés des D20 et des fiches de personnages.

L’écran de jeu fait partie des accessoires les plus associés à l’imaginaire des JDR, aux côtés des D20 et des fiches de personnages. Indispensables pour certains, inutiles pour d’autres, découvrons son rôle et s’il est fait pour vous et votre groupe.

Quand on se lance dans le jeu de rôle en 2025, on passe souvent par les actual play. Ces shows montrant des équipes de rôlistes plus ou moins professionnels avec des setups très complets’ Ceux qui jouent en personne, comme Critical Role, utilisent un objet particulier, probablement celui avec le plus d’usages pratiques : un panneau placé devant le meneur de jeu.

 L’écran de jeu : des panneaux des premiers JDR…

Ce panneau s’appelle l’écran de jeu et il est devenu quasiment incontournable pour certains pratiquants du JDR. Selon un sondage mené par Bob World Builder, près de 70 % des meneurs qui jouent en personne avec leur table utilisent un écran. Seule une minorité s’en passe complètement.

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Contrairement aux dés et aux fiches, cependant, l’écran n’a pas débuté sous la forme que l’on connaît. En effet, les premières boîtes n’offraient rien de tel, bien que les anecdotes d’époque mentionnent les origines de la séparation spatiale entre les joueurs et le meneur, alors connu comme le juge ou l’arbitre.

Les premiers MJ, comme Gygax ou Arneson, utilisaient un mur de séparation derrière lequel les joueurs ne pouvaient pas les voir, seulement les entendre. Par exemple : une plaque perforée comme un guichet de banque. Cette disposition faisait du meneur une voix désincarnée. L’écran de jeu tel qu’on le connaît dans le JDR actuel ne viendra que quelques années plus tard, en 1977.

… aux écrans standards, mais personnalisables actuels

Le Judge’s Shield de la compagnie Judge Guild est le premier écran du commerce avec les fonctions modernes. Conçu pour accompagner les parties de DnD de TSR, cet accessoire servait à la fois à cacher les notes et les jets du meneur de la vue des joueurs, mais résumait aussi les règles essentielles sur l’une de ses faces. Sa forme permettait aussi au meneur de voir sa table. La même compagnie produira aussi des modèles pour Traveller et Runequest.  

judges shield for dungeons and dragons 1977

Cinquante ans plus tard, le modèle de l’écran de jeu de Judge Shield demeure le standard dans le JDR. Il est devenu classique de proposer comme un produit à part ou en tant qu’accessoire inclus dans la boîte du jeu un écran du même genre. Certaines compagnies se sont aussi fait une spécialité de proposer des écrans de luxe ou personnalisées.

Mais en dehors des plaques en métal, des bois précieux et des gravures uniques qui apportent une touche esthétique, quelles valeurs ajoutées apportent ces écrans ? Selon leurs défenseurs, l’écran est avant tout un outil. Un outil dont le potentiel ne se révèle que lorsque le meneur se l’approprie.

Panneau, écran ou rien du tout ?

En effet, Matthew Mercer, Brennan Lee Mulligan, Ginny Di et bien d’autres MJ célèbres ont répondu aux appels de leurs fans à les laisser jeter un œil derrière leurs écrans. Si l’on peut trouver quelques points communs, notamment l’essentiel pour prendre des notes et se référencer, chacun a aussi ses petites spécialités et ses évolutions avec les années. Idéalement donc, en puisant dans son expérience avec le JDR, il vaut mieux se faire un écran de jeu sur mesure.

Concrètement, on peut parler de trois types d’écrans de jeu : le panneau des juges, l’écran moderne et l’absence d’écran. Chacun constitue un choix privilégié par certains rôlistes. Et chaque option a ses forces et ses faiblesses.

Les panneaux à l’ancienne, un outil qui favorise l’ambiance

Le panneau des juges revient à l’écran de jeu tel qu’il était utilisé par les pères fondateurs du JDR. Sa principale force demeure l’ambiance qu’il instaure : le MJ devient juste une voix qui répond aux actions des joueurs qui peuvent mieux se concentrer sur la scène.

D’un point de vue pratique, l’absence de contact visuel permet aussi aux meneurs futés de jouer sur la psychologie grâce aux bruits : des jets par ici, fouiller bruyamment ses notes par là mettent les joueurs sous tension. De plus, la taille de ces panneaux a aussi l’avantage de donner beaucoup d’espaces aux meneurs. Il peut donc y accrocher beaucoup de notes, mais aussi y cacher des minis et plus.

En revanche, il ne privilégie pas une ambiance très conviviale. Ces grands panneaux viennent d’un temps où le meneur était un arbitre et ils marquent nettement la frontière entre les deux côtés de l’écran. Ils renforcent l’aura mystique du MJ qui fait peur aux néophytes. Enfin, ils sont aussi très encombrants, rendant le rangement, le transport et l’utilisation difficiles.

L’écran de jeu, choix pratique des créateurs de JDR

L’écran de jeu moderne est une évolution de ceux des premiers JDR. Il reprend certaines des fonctions des panneaux de juge en permettant aux meneurs de cacher leurs notes et leurs jets, mais sans couper le contact visuel avec les joueurs. Il s’agit du genre le plus répandu actuellement.

5th edition dungeon master’s screen

S’ils ont moins de place derrière l’écran pour garder le mystère, ils offrent de nouvelles opportunités. D’abord en connectant mieux les joueurs et le meneur qui peuvent mieux communiquer, la communication visuelle notamment permet de jouer sur la psychologie des joueurs, mais aussi de savoir s’ils s’amusent ou non. Certains modèles ont aussi des outils additionnels comme des tours à dés intégrés ou des compteurs d’initiative.

À mi-chemin entre le panneau et l’absence d’écran, il s’agit d’un compromis. Certains n’ont en fait pas assez de place pour résumer toutes les règles ou toutes les infos nécessaires et finissent juste par obstruer l’espace de jeu.

Pas d’écran, un signe de coopération

C’est là que ne pas utiliser d’écran de jeu pour ses parties de JDR excelle. Cette méthode abat totalement le mur entre MJ et joueurs, raison pour laquelle le Starter Set de DnD 2024, Heroes of the Borderlands, n’en possède pas. Il est fait pour que les joueurs s’essaient tous à être MJ, collaborent pour faciliter le travail du meneur actuel et, donc, démystifier ce rôle.

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Pour les jeux narratifs avec peu de règles et beaucoup d’improvisations, c’est idéal vu la dynamique MJ/Joueur. Cela permet aux participants de mieux coopérer dans la création de l’histoire, mais aussi de plus facilement faire circuler les jetons et autres cartes plus répandus dans ce genre de jeu.

En revanche, l’absence d’écran de jeu retire quasiment tout le contrôle que le meneur a habituellement sur la partie de JDR. Si on peut passer un accord tacite sur la lecture de notes, il rend impossible de falsifier les jets. C’est aussi plus complexe de jouer sur la psychologie dans ce cadre très ouvert.

Ainsi, le choix du jeu ou du scénario peut aussi dicter la nécessité d’utiliser un écran ou non. Et vous, utilisez-vous un écran ou non lors de vos parties ? Dites-le en commentaires.   

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