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Traveller, père des aventures galactiques en JDR

Traveller, une légende cosmique du JDR

Traveller est un jeu de rôle culte. On peut comparer cette franchise à, ni plus, ni moins, que Donjons & Dragons !

Lorsque les JDR naissent au milieu des années 1970, c’est dans un genre précis : la medieval fantasy. Une situation qui résulte, d’une part, des préférences de Gary Gygax et, d’autre part, de la popularité du Seigneur des Anneaux de Tolkien. Cependant, les créateurs n’en sont pas restés là. Et, dans les années qui suivent, d’autres genres apparaissent.

1977 : l’année du space opera

C’est ainsi que le pionnier des jeux de rôle qui explorent l’infinité de l’espace naît en 1977 : Traveller. Coïncidence ou signe de la montée d’un genre ? La même année sort au cinéma un autre des pères du Space Opera, la saga Star Wars de Georges Lucas.

Dans la même veine que celui-ci et d’autres classiques du genre comme les créations d’Asimov et d’Herbert, ce JDR emporte les joueurs dans les profondeurs d’un cosmos lointain. Dans la peau des titulaires Traveller, ils vivent des aventures à travers celui-ci. Que ce soit en tant que contrebandiers, rebelles, mercenaires, ou qui importent, ils explorent des planètes à bord de leur vaisseau.  

Son style bac à sable, cette ambiance différente, et peut-être l’amour trouvé du public pour l’espace infini, va faire de ce jeu de rôle LE succès des TTRPG de science-fiction. À un tel point que pour certains, dans une réalité alternative où DnD ne l’aurait pas fait, c’est ce jeu qui aurait créé le JDR.

Des origines, Classic Traveller…

Derrière ce titre monumental, on retrouve un des leaders de l’époque : Game Designers’ Workshop. « De l’époque » parce que l’existence de GDW n’allait pas être éternelle. En effet, la firme américaine disparaît en 1996. Mais, pour l’instant, elle lance sur le marché un jeu qui allait déferler parmi les rôlistes pour les décennies à venir. Sombrement appelé Traveller, afin de la différencier de sa progéniture, les fans appellent cette version sous le nom de Classic Traveller.

D’abord un système 2d6 générique pour les aventures cosmiques, il va s’étoffer au fur et à mesure. Ainsi, dans un premier temps, le jeu ne possédait pas un univers qui servait de cadre canon aux parties.

Ceci ne vient que dans un deuxième, voire troisième temps au fil des suppléments : le Troisième Imperium. Il est simplement établi que cet empire galactique règne sur un ensemble de systèmes planétaires entre les années 4521 et 5637, mais l’histoire de ce monde ne se limite pas là. De même que celle de la gamme Traveller.

Les péripéties de la franchise et de l’industrie ainsi que les inspirations des créateurs vont faire grandir cet arbre. En effet, rien que les créateurs de Game Designers eux-mêmes vont retravailler le titre deux fois durant les vingt années à venir.

… À ces différentes incarnations

MegaTraveller et New Era de GWD

Une première fois a lieu pour le dixième anniversaire de la gamme, en 1987. Sous le titre de MegaTraveller, cette nouvelle édition accomplit deux choses. D’une part, elle modifie le système de base pour qu’il devienne plus complet. Ainsi, elle ajoute en particulier des variables pour aller dans le sens du système de tâches. Les mécaniques sont inspirées d’un autre jeu de l’éditeur : Twilight 2000.

D’autre part, elle incorpore au livret de base les ajouts qui jusque-là ne se trouvaient que dans les expansions. Le monde et son lore viennent cette fois sous la forme d’une encyclopédie intégrée au tout. Par ailleurs, l’univers a changé depuis le temps du Troisième Imperium. L’assassinat de son dirigeant a brisé l’unité fragile et les joueurs explorent une galaxie tendue par le contexte de rébellion.

La deuxième mise à jour du jeu a lieu cinq ans plus tard, en 1992. Game Designers’ Workshop a entre-temps façonné ses règles, les GDW House Rules, le système de d20 de Twilight 2000. Ils les adaptent donc pour leurs autres gammes dont Traveller. Sous le nom de Traveller : The New Era, cette nouvelle édition poursuit la chronologie de son univers.

Les rébellions déchiraient le monde, conduisant logiquement à un besoin en armements. Des scientifiques mettent donc au point un virus capable de prendre possession des appareils électroniques technologiquement avancés. Dans un coup du sort, il prend le dessus sur l’Humanité et, 80 ans plus tard, domine toujours certaines parties de la galaxie.

Malheureusement, c’est ici que s’achève le parcours de l’éditeur original de Traveller. En faillite, GDW ne passe pas les années 90 et ses gammes trouvent de nouveaux créateurs pour reprendre le flambeau.

De T4 et au-delà, présent et futur de Traveller

D’où le fait que la quatrième version du jeu de rôle sci-fi space opera sorte chez Imperium Games. Qualifié d’un « retour aux sources » avec aussi le retour d’un de ces créateurs : Marc Miller. Il le fait d’abord en retournant à un système de dés à 6 faces tel que le proposait Classic Traveller et en rééditant des ouvrages de cette époque.

Ensuite, le cadre de cette nouvelle édition précède celui de ce dernier. Par un retour en arrière de plus de 1000 ans, ce T4 ou Marc Miller’s Traveller explore les origines du Troisième Imperium. Malgré le travail en cours sur la T5, les problèmes de la gamme font qu’elle va encore passer dans d’autres mains.

Plusieurs versions de ce jeu de rôle vont coexister dans les années qui suivent la sortie du T4. Différents par leurs systèmes de base et par leurs cadres, ces jeux proposent des expériences diverses.

De ce fait, de la fin des années 90 au milieu des années 2010, on compte donc 5 versions. Il s’agit de Traveller GURPS qui reprend ce système éponyme, Traveller20 qui se base sur un système de d20, Traveller Hero qui utilise le HERO system, Traveller5 de Marc Miller et Mongoose Traveller de l’éditeur Mongoose.

La deuxième édition de ce dernier est la dernière en date et probablement la plus connue et répandue auprès du nouveau public de ce jeu de rôle. À ce jour, l’éditeur a sorti plus d’une centaine d’ouvrages, du livret de base aux suppléments, en passant par les scénarios pour développer et mettre à jour le monde et les mécaniques de Traveller.

Malgré cette variété, toutes ces versions gardent en eux l’esprit du jeu de GDW. De ce fait, les produits et les personnages peuvent plus ou moins aisément passer d’une version du jeu à l’autre. Et quel jeu ! Il est particulièrement riche en mécaniques.

Traveller, la boîte à outils du rôliste galactique

Des règles simples ou compliquées ?

Pour prendre un exemple, voyons la deuxième édition de Mongoose. Par ailleurs, le document de référence de son système est disponible gratuitement grâce à l’Open Gaming Licence. Il peut faire peur par sa taille et sa complexité apparente avec beaucoup de pièces mobiles

Néanmoins, à la base du jeu, il n’y a ni plus ni moins qu’un système de jets à 2d6. Mais grâce à des règles complètes et l’usage de tableaux ainsi que de graphiques, ils permettent non seulement de déterminer l’issu des actions, mais aussi bon nombre de variables. Ainsi, les règles du jeu peuvent être résumées par une vidéo de 10 minutes ou développées à travers une série de 10 vidéos de 30 minutes chacune !

Les personnages, l’espace, leurs activités et leur vaisseau

Cela commence dès la création des personnages joueurs. Traveller utilise un système de vie très poussé. Il faut visualiser le début de vie de jeune adulte du PJ et la jouer jusqu’au moment où il deviendra un Traveller. Ces péripéties sont toutes significatives : les déceptions et les échecs enrichissent le personnage autant que ses promotions et ses primes.

Une approche qui n’est pas du goût de tout le monde, mais qui permet de lier les PJ entre eux et de les affirmer dans le monde. En parlant du monde, celui-ci se compose de planètes que les personnages peuvent visiter et explorer. La méthode de génération et de codification de Traveller peut facilement être utilisée pour d’autres jeux : Star Wars, Star Trek, Space Adventure Cobra, Alien….

Il en est de même pour un aspect auquel les joueurs peuvent s’essayer : le commerce. En effet, avec des écosystèmes et des sociétés si différents, à la fois interdépendants et relativement isolés les uns des autres, les PJ peuvent se créer une opportunité de devenirs de vrais marchands, contrebandiers et pirates.

Tout cela ne sera pas de trop étant donné le prix pour acquérir et entretenir le vaisseau. Le jeu, tout du moins dans la deuxième incarnation de Mongoose, met un point d’honneur à permettre aux joueurs de monter de toute pièce une machine à la hauteur de leurs besoins (si tant est que leur bourse le permet !)

Ce ne sont là que des échantillons de ce que Traveller a à proposer. D’autant plus que son statut culte et sa flexibilité lui vaut d’avoir une fanbase très active. Cette communauté rivalise d’ingéniosité pour proposer des accessoires. Hormis les minis, on peut trouver des répliques en 3D de vaisseaux, prêts à l’emploi. Alors, prêts à embarquer pour de longues épopées spatiales ?    

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