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Focus sur les hobbits, les petits explorateurs de la fantasy

Parmi toutes les races bien connues des fans de fantasy, les hobbits se démarquent par leurs origines. Créations contemporaines, ils ont gagné une place aux côtés des mythes.

Parmi toutes les races bien connues des fans de fantasy, les hobbits se démarquent par leurs origines. Créations contemporaines, ils ont gagné une place aux côtés des mythes.

« Dans un trou vivait un hobbit », ces premières lignes font partie des plus importantes de la fantasy. Incipit du classique Le Seigneur des Anneaux, ils présentent directement au lecteur une créature dont il n’a probablement jamais entendu parler : le hobbit.

Un être à part dans le folklore de Tolkien

Avant le Seigneur des Anneaux, pas de hobbits dans la fantasy ?

En effet, nous avons présenté plusieurs créatures à travers différents articles. De l’elfe à l’orc, en passant par le nain, tous ces êtres fantastiques trouvent des origines claires dans les mythes européens. Façonnés par les époques, ils n’étaient que vaguement définis jusqu’à ce que l’œuvre Tolkien trace clairement ce qui va devenir les références en termes de fantasy ; il va aussi leur joindre une autre créature, les hobbits.

Il faut préciser que le mot lui-même précède Tolkien. Si souvent on dit que ce dernier a inventé le mot, les spécialistes ont depuis trouvé que celui-ci figurait dans un texte du XIXe siècle, The Denham Tract. L’inspiration pour l’apparence et la société de ces créatures vient en revanche d’une autre œuvre littéraire. Ainsi, selon l’auteur, il faut voir du côté de Wyke-Smith et de son The Marvellous Land of Snergs, publiée en 1927 pour trouver la plus grande influence sur Bilbo et ses compatriotes.

Il était une fois Bilbo et la Comté

Avant le Seigneur des Anneaux, c’est à travers le récit de Bilbo que Tolkien écrit pour ses enfants que les hobbits entrent dans la fantasy. Il y pose certaines bases : ce sont des êtres humanoïdes de petite taille (1 m environ) avec des cheveux bouclés, aux oreilles pointues et avec des pieds solides, velus sur le sommet qui leur permettent de marcher pieds nus. Naturellement doués pour la discrétion, ils montrent aussi beaucoup de courage, un esprit aventureux malgré un tempéramment casanier. Ils ont beaucoup de chance et un bon appétit.

Dans le monde de la Terre du Milieu, les hobbits servent de principal point de vue pour le lecteur. Moins magiques que les elfes, plus modernes que les autres races, ils possèdent des objets qui nous sont familiers, comme les montres, et suivent un mode de vie qui permet aux gens des XXe et XXIe siècles de facilement s’immerger dans un monde si fantastique.

Les hobbits de la fantasy : une création de DnD

Les hobbits ont ainsi grandement contribué à populariser la fantasy auprès du public. Ce qui fait qu’il était indispensable de les inclure dans le jeu de rôle, et ce même si Gygax n’appréciait pas vraiment Frodon en tant que personnage. Le hobbit figure donc comme race jouable alors que DnD n’était qu’une extension de Chainmail. Cependant, ceci va causer un litige avec les héritiers de l’écrivain puisque ceux-ci réclament la propriété intellectuelle sur le nom de la race.

On va alors le substituer par un autre nom, halfelin, que l’on retrouve encore à présent 50 ans plus tard dans la nouvelle édition du jeu. Tolkien utilisait aussi parfois ce mot pour désigner les habitants de La Comté dans ses ouvrages. Cependant, contrairement à « hobbit », « halfling » se retrouve dans le langage courant des îles britanniques où il désigne une jeune personne.

Si d’autres auteurs vont reprendre ce mot pour désigner un individu de race métisse. Plutôt que ces derniers, nés de l’union d’un humain et d’un être fantastique, c’est la représentation de DnD qui va rester comme le standard. On va donc retrouver ses clichés, mêlés à ceux de Tolkien, dans les autres univers de fantasy.

Quelques halfelins au-delà de Donjons & Dragons

Voleurs ou cuisiniers, voleurs-cuisiniers, les hobbits dans le JDR de fantasy

En plus de DnD et le jeu de rôle L’Anneau Unique, on trouve d’autres hobbits/halfelins. Dans Pathfinder, par exemple, on croise des halfelins joyeux et téméraires, très chanceux avec toutefois une tendance à l’opportunisme que leur discrétion naturelle sert plus que bien. Si le halfelin est si rattaché à l’archétype du voleur dans la fantasy, c’est parce que ce sont les hobbits qui l’ont façonné. Plus exactement, Gygax a pris inspiration sur les compétences de Bilbo pour délimiter celles de cette classe dans son jeu.

Un bon appétit fait aussi partie des stéréotypes des halfelins. Comme les hobbits qui songent à prendre un petit-déjeuner suivi d’un deuxième, ceux de Shadowrun, une sous-espèce de nain, mangent au moins six fois par jour, tandis que dans Warhammer cela se traduit par leur réputation à faire des bons plats avec tout ce qu’ils ont sous la main. Les halfelins de Dark Sun, un cadre de jeu post-apo pour AD&D, manifestent cela par le cannibalisme !

En dehors du jeu de rôle, où sont les halfelins ?

En dehors des JDR sous leur nom d’emprunt, les hobbits n’ont que peu d’apparitions dans la fantasy. Les articles qui se sont penchés sur la question mentionnent Regis, un compagnon de Drizzt qui appartient tout de même aux Royaumes Oubliés, mais aussi la trilogie de Shannara par l’auteur Terry Brooks.

Toutefois, la comparaison avec les hobbits de Dark Sun me conduit à au moins un autre exemple. En effet, les Bosmer de la franchise The Elder Scrolls pourraient constituer leur interprétation du halfelin, mais combiner à l’elfe des bois. Ils sont plus petits que les autres elfes, les plus petites parmi les races jouables sur Tamriel. De plus, leurs compétences les rendent naturellement doués pour la discrétion et leur culture se focalise sur la découverte du monde ainsi qu’une pratique d’anthropophagie rituelle en raison du Pacte Vert… Les habitants de Val-Boisé ont donc en fait beaucoup en commun avec les hobbits.

Les hobbits sont finalement relativement jeunes dans l’imaginaire. Ce qui fait qu’ils n’ont pas tous les siècles de bagage culturel que les autres races ont pour construire un discours symbolique. D’autant plus qu’ils doivent aussi se disputer la place de « race de petits êtres humains » avec les gnomes. Ils sont très similaires en apparence, ceci conduit parfois les auteurs à choisir de ne mettre que l’une ou l’autre de ces races. Quoi qu’il en soit, ils n’en sont pas moins des icônes que tout fan de fantasy se doit de connaître.

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