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Le système d20 et l’entrée des JDR dans le XXIe siècle

Le système d20 et l’entrée des JDR dans le XXIe siècle

Le système d20 est un moteur important pour l’histoire des jeux de rôle. En plus d’avoir inauguré l’ère WotC, il a contribué à de nombreux autres jeux.

Quand un créateur veut évoquer le JDR à présent, il tend à utiliser certains symboles. On retrouve notamment le dé à 20 faces. L’utilisation de ce dernier dans le cadre des systèmes de résolution n’est pas nouvelle. Il fait partie des 7 dés classiques, mais un ensemble de circonstances a conduit à le mettre en avant au sein de la culture rôliste.

Le système d20 et la modernisation de DnD chez WotC

Pour cela, il faut remonter à la fin des années 90. En ce temps, TSR qui avait lancé le jeu de rôle et Donjons & Dragons rencontre des problèmes financiers. La compagnie est donc rachetée par Wizards of the Coast qui va préparer la prochaine itération du jeu phare de l’éditeur pour 2000 : DnD 3e édition.

Avec ce passage à une nouvelle version, WotC met au point le système d20. Le jeu s’uniformise avec des mécaniques de résolution qui tournent autour de l’emploi de ce polyèdre. Un test pour déterminer la réussite d’une action fait appel à un d20. On y applique un ensemble de bonus et malus, le but est de faire plus qu’un objectif donné.

Le système d20 reprend aussi les 6 caractéristiques bien connues de Donjons & Dragons : Force, Dextérité, Constitution, Intelligence, Sagesse et Charisme. Et il en va de même pour les mécaniques défensives qui leur sont apparentées. Les jets de sauvegarde et le système THAC0 (To Hit Armor Class 0) laissent donc leurs places à de nouvelles valeurs de Classe d’Armure (CA) ou AC en Anglais.

Il en va de même pour la création et la progression des personnages. Ainsi, si les PJ ont toujours une race, une classe et un alignement et une progression est basée sur un niveau qui monte au fil des points d’expérience, les règles qui les régissent ont acquis en flexibilité. Les impositions liées aux stéréotypes de la fantasy, par exemple, sont retirées. Les joueurs donc ont la liberté de combiner les races et les classes à leur guise. Le système des dons complète cette libération et enrichissement de l’individualisation des PJ.

L’Open Gaming Licence change la face du JDR

Le système d20 demeure la base du Donjons & Dragons moderne, celui que nous connaissons aujourd’hui. DnD 5e, 2014 comme 2024, reste une évolution des bases posées par DnD3e, mais simplifiées et modernisées. Et il n’est pas le seul puisque l’équipe derrière le moteur a aussi introduit un nouveau mode de partage des JDR : l’Open Gaming Licence.

L’OGL constitue un document légal. Son éditeur, ici Wizards of the Coast, autorise tout le monde à employer son système de jeu, légalement et gratuitement. D’autres systèmes de jeu auront aussi leur sortie sous OGL. Cependant, d20 va se démarquer par l’impact qu’il va avoir sur le marché du jeu de rôles et ses conséquences qui se ressentent encore aujourd’hui !

En effet, grâce à lui, de nombreux éditeurs professionnels et amateurs vont lancer leurs jeux tournant sous système d20. On trouve donc à l’époque des variantes à toutes les sauces comme une version de l’Appel de Cthulhu, un JDR Star Wars d20, Deadlands,…. Il serait réducteur de dire qu’ils étaient tous similaires au-delà de leurs bases ou que la notoriété de DnD et de son système ont le mérite de la popularité de ces jeux. Cependant, leur prééminence est telle qu’ils monopolisent carrément le marché des JDR au début des années 2000.

La riposte de WotC : D20 Modern

Wizards tente de faire ce qu’il peut pour s’approprier la part du lion et les commandes de ce mouvement de masse. Il prend la forme d’un nouveau jeu d’une part : D20 Modern en 2003. En quelque sorte, c’est sa réponse au fait que tant d’éditeurs ont utilisé l’OGL pour se faire une niche sur un terrain que DnD n’occupait pas. Il tente donc de proposer des aventures dans un cadre moderne et réaliste.

D20 Modern met les joueurs dans la peau de PJ héroïques dans un monde contemporain. On n’y incarne exclusivement des humains avec des classes inspirées de héros de films d’action et de jeux vidéo TPS et FPS. Mais c’est seulement dans un premier temps. En plus d’utiliser le système d20, il proposait alors 6 classes, basées sur les 6 attributs : un Héros Fort pour la force, un Héros Rapide pour la Dextérité, etc… Le système de niveau demeurait aussi présent.

Dans une certaine mesure, D20 Modern va prendre la voie des systèmes génériques. Ainsi, dès sa première extension, il va s’étendre à l’Urban Fantasy avec Urban Arcana. On y retrouve l’option de jouer des classes et des races de fantasy, et l’accès à la magie et aux pouvoirs psioniques. Coïncidence ou pas, à la même époque, White Wolf avec son Monde des Ténèbres était le second éditeur après WotC sur le marché américain.

Quoi qu’il en soit, D20 Modern va continuer jusqu’en 2006. Ses suppléments développent aussi d’autres cadres. Le futur lointain avec D20 Future, le passé avec D20 Past, la post-apo ou encore le cyberpunk. Mais la gamme s’essouffle avec Dark Matter, le système d20 même s’essouffle. D’autant plus que la popularité de D20 Modern n’est pas à la hauteur des attentes commerciales de WotC. Il se prépare à passer à la 4e édition en 2007.

L’héritage du système d20 dans la culture rôliste

Mais d’autre part, Wizards of the Coast avait aussi mis en place d’autres documents légaux pour l’utilisation de son système. Publier sous le système d20 via le d20 STL permettait de faire référence aux ouvrages officiels de l’éditeur ainsi qu’aux autres créations de tiers qui le mentionne.

Toutefois, le STL contrairement à l’OGL, avait plus de restrictions. Celles-ci concernaient notamment ce que l’ouvrage pouvait contenir et impliquaient une conformité à WotC. Ce dernier se réservait aussi le droit de changer cette licence à sa guise.

En conséquence, on ne s’étonne pas que les éditeurs préféraient s’en tenir à l’OGL depuis 2003. Et il est devenu un document quasi fondateur du jeu de rôle. Au point que la communauté est prête à la défendre bec et ongle contre les ingérences, comme en 2023. Le système d20 quant à lui, s’il a cédé sa place à d’autres systèmes chez DnD, nous a donné d’autres jeux célèbres, notamment Pathfinder et Chroniques Oubliées.                

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