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Our Brilliant Ruin, un jeu sur la décadence et corruption

Our Brilliant Ruin, un jeu apocalyptique

Our Brilliant Ruin semble être un énième JDR en financement participatif. Mais il recèle en fait un énorme potentiel.

Si la majorité des rôlistes découvrent le jeu de rôle à travers un des jeux mêlant aventures et combats épiques, l’éventail des JDR ne s’arrête pas là. En effet, le hobby peut aussi couvrir d’autres styles de jeu.

Le monde obscur de Dramark

Entre les enquêtes de l’Appel de Cthulhu ou les cambriolages de Swyvers, il existe aussi des JDR centrés sur les interactions sociales. Ce catalogue offre cependant une sélection plus limitée que pour leurs confrères.

Entre la délicatesse du sujet, les difficultés communes des participants ou encore la conviction ferme que celles-ci doivent purement reposer sur le roleplay, il est normal que des jeux comme Our Brilliant Ruin soient rares.

Ceci constitue le titre du premier jeu du tout jeune Studio Hermitage. Il se définit comme une compagnie qui veut proposer des histoires à travers différents médias. En conséquence, ce JDR n’est que la première plongée dans le monde de Dramark.

L’univers de Our Brilliant Ruin se veut à la croisée de nombreux mondes célèbres de la culture populaire. Ainsi, dans leurs présentations, les auteurs évoquent de noms aussi célèbres que Game of Thrones, Downtown Abbey ou encore Bloodborne. L’aspect horreur gothique apocalyptique doit en effet beaucoup au titre de Fromsoft.

Dans le contexte de ce jeu de rôle, le monde de Dramark avance inexorablement vers sa fin. En effet, il ne reste pratiquement rien de la société humaine, chassée dans ses derniers retranchements par l’avancée inexorable de la corruption. Appelée Ruin, cette force surnaturelle corrompt et détruit tout sur son passage, et le temps est compté.

Le centre de Our Brilliant Ruin, les tensions sociales

Pourtant, les dernières poches d’humanité sont loin de constituer des forteresses de résistances unifiées. Au contraire, ce sont des sociétés de classes, élitistes, à mi-chemin entre l’Angleterre de la Régence et la France de la Belle Époque. La décadence bat son plein et l’Art Déco cache à peine les intrigues personnelles qui sont le cœur de Our Brilliant Ruin.

Aucune autorité unique, gouvernementale ou autre ne tient les rênes de cette société. Ce qui fait qu’elle s’est restructurée en trois factions aux visions très différentes. Aux deux extrêmes figurent les Aristocrats et les Unbounded, les premiers prônent l’héritage du passé là où les derniers appellent à la fin de l’ordre social en place. Et entre eux, les Truefolk assurent que ce qui reste de la machine sociale continue de tourner.

L’appartenance à l’un ou l’autre de ces factions est un choix très important que les joueurs font en début de partie. Elle implique aussi l’affiliation à une sous-faction, ce qui se traduit en jeu par des différences d’opportunités et d’avantages.

Our Brilliant Ruin joue sur ces conflits d’intérêts et n’impose donc pas une origine commune aux PJs. Ils partagent toutefois une fiche unique, la Property Sheet, qui représente leur base d’opérations. Un système qui n’est pas sans rappeler celui des jeux Forged in the Dark comme Candela Obscura.

Les PJ sont aussi définis par d’autres variables. D’abord, la personnalité et les compétences qui constituent l’essentiel du système de résolution. De manière générale donc, lorsqu’un jet est nécessaire, le joueur choisit une personnalité et une capacité qui reflètent sa narration. Une même action peut correspondre à différentes combinaisons de variable.

Les mécaniques de résolution à d6

Our Brilliant Ruin repose sur un système de « dice pool ». La somme de la valeur de ces deux variables donne le nombre de dés que le joueur va lancer. Les 6 représentent des « brills », les 1 des « glooms ». Et le but est d’obtenir plus de 6 que de 1 pour un succès, l’inverse est une catastrophe. Dans le cas où les valeurs entre 2 et 5 sont majoritaires, la tentative est juste infructueuse. Seuls les joueurs font des jets.  

Ensuite, les PJ ont aussi le portfolio. C’est une liste de capitaux extérieurs incluant l’influence, les moyens financiers ou encore un mécène et qui peuvent assurer le succès du personnage quand ils sont évoqués. Contrairement à la personnalité et aux compétences, il s’agit d’une ressource que le joueur dépense temporairement à chaque utilisation.

D’autres éléments indiqués sur la fiche personnage donnent de la profondeur à Our Brilliant Ruin. En résumé, la Passion qui permet de gagner un avantage aux jets, mais rapproche le PJ d’un ultime jet catastrophique. Distress, Vitality et Conditions se remplissent au fur et à mesure des échecs.

Une condition en particulier, Ruin Affliction, résulte de l’exposition à cette force surnaturelle. Au bout de trois conditions, le personnage est définitivement corrompu et, comme dans Memento Mori, doit quitter la partie….

Un jeu simple, dramatique et narratif produit par des artistes qui ont à leur CV le Monde des Ténèbres ou encore Magic : The Gathering, Our Brilliant Ruin a pourtant un lancement timide sur Kickstarter. Lancé fin février avec un objectif de 25 000 $, il touche du doigt ce premier palier. On ne peut donc qu’espérer que le succès viendra dans les semaines à venir avant la fin de la campagne, le 28 mars.

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