in

Magic : The Gathering, l’autre bébé de WotC

Magic : the Gathering

Magic : The Gathering est, avec Dungeons & Dragons, le fer de lance de Wizards of the Coast. Ils sont aussi riches et connus l’un autant que l’autre et ils partagent des liens forts.

Si DnD est l’initiateur des jeux de rôle, Magic : The Gathering (MTG pour faire court) est celui des jeux de cartes à collectionner (JCC) ou TCG en Anglais. C’est en 1993 que la firme Wizards of the Coast lance la gamme de carte Magic et c’est même son premier succès ! Après lui viennent d’autres TCG comme Yu-Gio-Oh, Pokemon, etc.

Introduction aux mécanismes de Magic : The Gathering

Le principe d’une partie de JCC est simple. Il s’agit d’une compétition opposant en général deux joueurs au cours d’un match. Chaque joueur joue avec un lot de cartes sélectionnées à l’avance par ses soins, c’est « un deck » ou « une bibliothèque ».

En début de partie, chaque joueur possède un nombre défini des points de vie. Dans Magic, le départ est à 20, ce qui permet de les compter avec un dé 20. L’objectif est de réduire ceux de son adversaire à zéro au fil des tours au moyen de ses cartes. Il peut s’agir d’attaques de créatures invoquées par le joueur, de sorts lancés ou d’objets utilisés.

Un joueur commence toujours avec une main d’où il joue ses cartes lors de son tour. Invoquer une créature, utiliser un sort ou un objet n’est pas gratuit. La ressource consommée est le mana. Dans le lore de Magic : The Gathering, il s’agit d’une forme d’énergie magique que l’on tire du terrain.

En fonction du terrain, la couleur de la magie, le mana, produite est différente. Les types de terrain sont les montagnes, les îles, les forêts, les marais et les plaines. Ils produisent respectivement du mana rouge, du bleu, du vert, du noir et du blanc. La couleur de mana est aussi présente sur les créatures, les sorts et les artefacts.

En plus de ces bases, les extensions successives du jeu en 30 ans ont introduits d’autres mécaniques qui leur sont parfois uniques. Celles-ci ne sont pas hasardeuses mais servent à faire un lien avec la narration en cours.

Le monde de  MTG

Le monde de Magic : The Gathering est une anthologie de nombreuses histoires racontées à travers des séries de cartes. Les univers de ces histoires sont très variés, s’inspirant de l’histoire ou de la fantasy, chacun est un plan à part. En conséquence, le monde de MTG est un multivers, un ensemble de plusieurs univers qui coexistent relativement isolés les uns des autres.

Les joueurs incarnent des entités capables de voyager à travers ce multivers. Les « planeswalker ». En suivant les cartes et les planeswalker, les joueurs découvrent les nombreuses histoires qui se racontent dans le monde de MTG. La narration n’importe toutefois pas dans le choix des cartes d’un deck où on recherche des synergies et une stratégie.

Magic : The Gathering et Dungeons & Dragons

Les premiers crossover : plane shift

DnD et Magic : The Gathering ne sont pas si distants l’un de l’autre. Ils appartiennent non seulement au même genre de fantasy et donc puisent dans les mêmes inspirations. Mais aussi sont des franchises de la même compagnie. En fait, le succès de Magic auprès du public, dont celui des joueurs de JDR permet à Wizards de racheter TSR en 1997.

Il était donc logique qu’à un moment, un crossover entre les deux univers se fasse. Étonnamment, il a fallu attendre le milieu de vie de la 5e édition de Dungeons & Dragons pour voir cela se concrétiser. Pour commencer, ce n’était d’ailleurs que des petites extensions titrées « plane shift » : Zendikar, Innistrad, Kaladesh, Amonkhet, Ixalan et Dominaria.

La triologie Ravnica-Theros-Strixhaven 

C’est à partir de 2018 que Wizards commence à sortir un trio de livres visant à transporter les joueurs de Dungeons & Dragons dans le monde MAgic : The Gathering. Vu la diversité du monde de MTG, ils ne couvrent qu’une partie des possibilités avec : Ravnica, Theros et Strixhaven.

Guildmaster’s guide to Ravnica est le premier de ces livres. Il se base sur l’extension « Guide to Ravnica » de MTG. Ravnica est une gigantesque ville-plan où des guildes sont en rivalités. Ces dernières sont au cœur de cette extension et sont naturellement reprises dans le livre en plus de certaines races.

Mythic Odyseys of Theros est le second livre. Il explore le plan de Theros, un mode basé sur la Grèce Antique de la mythologie. En conséquence, le lien entre les dieux et mortels à travers des quêtes herculéennes est au centre du jeu. Le bestiaire mythologique est l’occasion d’apporter de nouvelles créatures et races dans DnD.

Le dernier livre à ce jour est Strixhaven : A curriculum of Chaos. Il transporte les joueurs à Strixhaven, un plan où se trouve une université du même nom. La magie y est enseignée à travers 5 maisons ayant chacune leur spécialité et leurs valeurs. Si cela vous rappelle quelque chose, c’est que l’inspiration d’Harry Potter est à peine cachée.

DnD dans les plans de MTG

La complémentaire de ce crossover, le monde de Dungeons & Dragons transposé dans le monde de Magic : The Gathering existe aussi, mais est relativement plus récent. En effet, si Guildmaster’s guide to Ravnica sort dès 2017, il faut attendre 2021 pour du DnD dans MTG.

Les équipes de Wizards sortent cette extension à peine quelques mois avant la publication de Strixhaven : A curriculum of Chaos. Il s’agit de Dungeons & Dragons : Adventures in the Forgotten Realms.

Plus qu’une simple couche de peinture, les auteurs ont fait preuve d’une attention aux détails. Ainsi, les planeswalker introduits dans cette extension se composent d’êtres capables de voyager à travers les plans comme Mordenkainen. On le retrouvera l’année suivante dans le livre de DnD Mordenkainen presents : Monsters of the Multiverse.

Magic the Gathering, au-delà de ses frontières

Un travail passionné que l’on espère trouver dans d’autres combinaisons. En effet, il ne s’agit pas du seul crossover de Magic the Gathering. Avec son succès, le célèbre jeu de carte a assuré des collaborations avec d’autres franchises à succès, y compris certains qui n’appartiennent pas Hasbro, voire, qui reposent sur des univers très différents du monde de fantasy qui a fait le succès initial du jeu de cartes à collectionner.

De ce fait, on a compté d’abord en juin 2023 des boosters qui incorporent des éléments du Seigneur des Anneaux. Il s’agit de Tales of Middle Earth, et suivant leurs succès, Hasbro a décider de continuer ces gammes avec d’autres licences. 2024 a, par exemple, vu une collaboration avec le monde post apo, atompunk de Fallout. Un pari réussi avec la sortie de sa série qui a redynamisé l’intérêt de la licence de Bethesda auprès du public.

Une combinaison inattendue, mais pas autant que la seconde qui se déploiera au fil de l’année. En effet, cette fois, ce n’est ni plus ni moins… qu’Hatsune Miku, la vocaloid. Un crossover improbable, mais que l’entreprise assume parfaitement, citant le désir d’intégrer des éléments de la pop culture que les fans de Magic the Gathering aiment déjà.

Pistes pour un RPG Magic : The Gathering

Malgré ces superpositions qui se multiplient, les productions officielles de Wizards of the Coast n’ont toutefois pas encore franchi un dernier pas. Celui de faire un JDR entièrement basé sur Magic The Gathering, peut-être pour ne pas se faire concurrence, surtout avec la nouvelle approche d’Hasbro.

Ceci n’a pas empêché les fans de faire leurs propres propositions. Par exemple, puisque MTG est de base un JCC, il y a là déjà matière à travailler puisque des JDR employant des cartes, ça existe. Que ce soient les cartes monstres, sorts ou artefacts, tous peuvent jouer un rôle.

Non seulement cela, mais les cartes de MTG sont déjà plein de narration dont les rôlistes peuvent s’inspirer pour leurs aventures. Peut-être même qu’un système d’arc narratif pourrait être insérer au deckbuilding et faire office aussi de système de progression ?

Sur le thème des personnages, les planeswalker sont très différents des aventuriers de Dungeons & Dragons. Sans entrer dans des discussions de power scaling, les premiers sont des entités puissantes de MTG tandis que les seconds ne le sont pas (tout du moins avant les derniers niveaux).

Cette nuance peut affecter l’expérience de jeu et devrait être considérée : les PJ sont-ils relativement des êtres puissants ou non ? Si l’option aventurier est celle dont on a le plus l’habitude, n’oublions pas que des RPG placent ouvertement les joueurs comme des légendes vivantes. Un bon exemple serait Le Secret de la 7ème Mer.

Le système de la couleur de mana est non seulement une ressource pour utiliser la magie, mais aussi, peut-être utilisé comme des statistiques. Pour illustrer, le JDR La Légende des 5 Anneaux, lui aussi inspiré d’un JCC, est une piste de comment ces mécaniques pourraient être liées.      

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *