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Tales From The Loop : le JDR à la sauce suédoise

Illustration du jeu Tales From The Loop

Tales from the Loop est un jeu de rôle qui a fait beaucoup de bruits à sa sortie en 2017. C’est le cas de le dire ! Même les plus grandes légendes du JDR n’ont pas toutes droit à leur série sur les écrans. 

Avant d’être une série sur Amazon Prime (dont on attend encore une nouvelle saison), Tales from the Loop est un jeu de rôle des Suédois de chez Fria Ligan, Free League dans la langue de Shakespeare. Selon leur site, cet éditeur est spécialisé dans tout ce qui est fiction spéculative et nombre d’entre eux sont primés. Tales from the Loop fait partie de ceux-ci.

L’aventure imprégnée des années 80

Dans l’idée, Tales from the Loop propose aux joueurs d’incarner des enfants du genre de ceux que l’on retrouve dans les films américains des années 80. Cela ne nous rajeunit pas, mais pour ceux qui savent ce sont les Kevin, les Goonies, les Marty… Les enfants qui partent à l’aventure dans un monde où les adultes ne sont jamais la solution.

L’autre moitié de l’équation de ce JDR, c’est une touche de Scooby-Doo, du Club des Cinq, du Clan des Sept : du mystère. Des enfants qui s’unissent pour élucider des mystères dans une ambiance des années 80, ça change des aventuriers qui sauvent le monde dans un univers medieval fantasy ! Et pourtant, c’est un succès. Tales from the Loop sort en 2017 et remporte cinq ENNIE Awards !

Le monde selon Tales of the Loop

Nous disions plus haut que l’univers de Tales from the Loop est basé sur les années 80. Mais ce n’est pas exactement notre monde. Ici, on est dans une réalité alternative rétro-futuriste. Le point de divergence se passe après la Seconde Guerre mondiale qui voit le développement technologique s’accélérer : robots géants, vaisseaux…

En 1969, la Suède achève les travaux de construction du plus grand accélérateur de particules au monde et un centre de recherche est créé sur l’île de Munsö. C’est cet endroit que l’on appelle le Loop et les expériences (contrôlées ou non) menées dans ce lieu vont être l’origine des Mystères que les Enfants croiseront dans leur quotidien tel que le dinosaure sur le parking.

Création de personnages : les Enfants

Le concept des personnages 

Les personnages incarnés dans Tales from the Loop sont appelés des Enfants. Et c’est ce qu’ils sont après tout, étant situés entre 10 et 15 ans. La création de personnages est ici très simple et intuitive avec juste une poignée de statistiques et pas de panoplie de paramètres comme si c’était un MMORPG. Quelques minutes suffisent une fois qu’on a le coup de main.

Chaque personnage est défini par une poignée de variables : un Stéréotype, des Attributs, des Compétences, un Fétiche, une Fierté, un Problème, une Motivation, un Socle et ses liens avec les PJ ainsi que deux PNJ. Certains de ces paramètres sont là pour le gameplay, d’autres pour le roleplay.

Pour le sel et ce RP, pensez à donner une chanson favorite (d’époque) à votre personnage. Il n’a aucun intérêt sur le point de vue des statistiques, mais imaginez ! Vous allez faire une action héroïque, garantir le succès grâce à votre Fierté, le tout sur « Eye Of The Tiger ».

Étape par étape 

Les Stéréotypes dans Tales of the Loop fonctionnent suivant une représentation des différents types d’enfants que l’on retrouve dans les films et les dessins animés concentrés sur un groupe. Ils sont au nombre de huit avec le campagnard, l’excentrique, le geek, l’intello, le métalleux, le rebelle, le sportif et la star de l’école. Chacun a 3 Compétences clés.

Ensuite les Attributs sont au nombre de 4. Ce sont Physique, Techniques, Cœur et Intelligence. Ils varient de 1 à 5 et sont respectivement la représentation mécanique des aptitudes physiques, techniques, sociales et intellectuelles des personnages. Chacun est lié à 3 Compétences.

Au total, il y a 12 Compétences. Physique s’applique pour Furtivité, Force et Agilité. D’autre part, Techniques est valable pour Bricolage, Programmation et Analyse. Cœur domine Réseau, Charme et Charisme, tandis qu’Intelligence s’applique à Découverte, Compréhension et Empathie.

Le meneur pose aussi un lot de questions à chaque joueur et au groupe. Ces questions serviront à remplir des informations sur les personnages qui serviront à donner vie au monde de Tales of the Loop. Le groupe dispose enfin d’un repère (une cabane, etc.) où ils pourront se retrouver : c’est un jeu fortement basé sur la coopération.

L’âge influence aussi les statistiques. Un nombre de points égal à l’âge est attribuable à la création des personnages, pour compenser, les personnages plus jeunes ont plus de Chance. Une ressource qui permet de relancer les jets, ne vous inquiétez pas cependant, l’échec n’entraîne jamais la mort dans Tales of the Loop.

Jets et narration dans Tales from the Loop

Le système de D6 de Tales from the Loop

Puisque l’on parle des jets, le système employé ici est adapté de celui d’un autre JDR du même éditeur, Mutant Year Zero (et du JDR Alien). C’est un système de D6 dans lequel on lance un nombre de dés équivalent à la somme de l’Attribut et d’une Compétence liée, le Fétiche rajoute un dé s’il peut s’appliquer.

La réussite est déterminée par le nombre de 6 sur tous les dés. En général, 1 seul 6 suffit, mais pas toujours en fonction de la difficulté. Le meneur peut ainsi demander jusqu’à trois 6 si l’action est particulièrement compliquée. Les réussites en trop peuvent être converties en effets additionnels.

L’importance narrative des dés : les conséquences

On fait appel aux jets quand les personnages font face à un problème. Les jets ne sont donc pas systématiques, mais on y fait appel quand la réussite ou l’échec va impacter sur la narration : la résolution ou non du Mystère.

Cet aspect narratif est aussi très important du fait que Tales of the Loop n’utilise donc pas un système de point de vie. En cas d’échec, le joueur peut décider de relancer (pousser) en échange d’un état parmi : Contrarié, Effrayé, Épuisé, Blessé et Brisé. Les 4 premiers appliquent un malus d’un dé tandis que le dernier se traduit par des échecs automatiques.

Guérir et grandir : le cycle de Tales of the Loop

Comment alors se débarrasser des états ? C’est dans cette optique que rentre le Socle. Il est une figure rassurante qui va soigner le personnage au cours d’une scène et lui permettre de reprendre l’aventure.

Chaque scénario dans Tales of the Loop est une succession de Scènes, comme dans un film. L’autre nom du scénario est le Mystère. Bien que le Mystère soit un fil rouge, des petites intrigues secondaires peuvent aussi avoir lieu à côté. Elles sont l’occasion de se concentrer sur chaque Enfant.

Les personnages évoluent. Arriver à bout d’un Mystère se traduit par des gains de points d’expérience que le joueur peut dépenser pour les Compétences de son personnage. Un point d’Attribut est ajouté avec l’âge tandis que la chance baisse d’un point. Les fins de scénarios sont aussi l’occasion de changements dans les liens, etc. des personnages. 

Afin d’influencer ces changements, il appartient au meneur de jeu de savoir comment insérer les éléments tels que les liens des Enfants dans le scénario. Les interactions personnelles sont essentielles, non seulement pour faire avancer le Mystère, mais aussi créer de la tension et inciter les prises de décisions et l’évolution des personnages.

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