Les jeux de rôle et les fanfics vont aussi bien ensemble que le jambon et le fromage dans un sandwich. Ils sont inséparables.
L’attrait principal du JDR pour les rôlistes, c’est qu’ils offrent une liberté qu’on ne retrouve presque nulle part. Ainsi, ils peuvent parcourir leurs univers de fiction favoris pour raconter leurs histoires ! Un rêve devenu réalité qu’on ne retrouve nulle part… En dehors peut-être d’une autre pratique : la fanfiction.
Les jeux de rôle : une usine à fanfics
La fanfiction définit une œuvre faite par des fans, sous quelque forme que ce soit, mais basée sur une histoire et un univers préétabli. D’une certaine manière, elles ont toujours fait partie du paysage de la fiction. Que ce soit la réécriture des mythes ou encore Dante qui a inséré Virgile, un de ses modèles, dans son œuvre, on pourrait parler de fanfictions.
Et les rôlistes n’ont pas attendu longtemps avant d’écrire leurs propres fancfics au moyen des jeux de rôle. Et cela même au mépris des règles de la propriété intellectuelle. Pour rappel : Gary Gygax a dû renommer des races (halfelin) pour éviter des soucis avec les propriétaires de la licence Seigneur des Anneaux.
Qu’on aime ou non, ce dernier est LA RÉFÉRENCE de la fantasy. Et avec le vaste matériel que Tolkien a laissé sur la terre Du Milieu, les fans ont toujours pu explorer ce monde comme bon leur semblait, les rôlistes en premier.
Avant que des systèmes officiels n’aient vu le jour, ils cherchaient déjà à adapter les systèmes existants pour coïncider à ces univers adorés. Et le phénomène ne s’arrête pas au Seigneur des Anneaux : Star Wars, Star Trek, One Piece, Pokémon, Batman,… et j’en passe ont tous eu leur part de fanfics et de jeux de rôle.
Les différentes approches des communautés des fans
Les fans ont de grands alliés dans ces aventures. Premièrement, la flexibilité des jeux eux-mêmes, combinée à l’imagination des joueurs, a permis d’homebrew des règles et des histoires personnalisées pour simuler n’importe quel univers avec n’importe quel système. Donjons & Dragons continue d’être celui de choix : un groupe de fans, par exemple, travaille sur un hack pour le manga Naruto.
Deuxièmement, il y a les systèmes génériques. À l’instar de Fate Core ou du système universel de Chaosium, ils ne sont pas ancrés dans un univers ou un ton précis. De ce fait, ils permettent de créer sans trop de difficultés des jeux de rôles pour les fanfics ! Harry Potter a au moins un JDR du genre, propulsé par le système Apocalypse.
Troisièmement, et plus osé, certains fans repoussent les limites et créent de toute pièce les mécaniques d’un jeu unique. On ne le répétera jamais assez, mais la création d’un jeu de rôle est un travail long et difficile et la passion de ces créateurs est admirable. Et ils attirent parfois le soutien d’acteurs officiels.
Une tendance actuelle : les JDR à licence
Avec la présence des JDR et de la culture geek dans l’espace populaire, on trouve de plus en plus de jeux de rôle à licence, un terrain fertile pour les fanfics. Depuis les séries littéraires comme The Witcher, en passant par les anime comme Cowboy Bebop, voire des podcasts comme Old Gods of Appalachia, on peut parler d’un âge d’or des TTRPG officiels.
Parfois, c’est avec le concours et la demande des fans que ces jeux peuvent voir le jour, souvent avec une campagne de financement participatif. Critical Role ou le Donjon de Naheulbeuk, par exemple, ont bouclé la boucle en passant d’un show inspiré du jeu de rôle pour revenir aux jeux de rôles.
Les créateurs officiels peuvent même avoir conscience de ce phénomène et favoriser cette approche fanfics pour leurs jeux de rôle. Des scénarios peuvent donc proposer aux joueurs de découvrir ce qui s’est passé ailleurs pendant la quête de leurs héros, ou de prendre leur place, voire de les rencontrer ! Le vieux TTRPG de Cobra avait une fiche appropriée pour le personnage éponyme, ses alliés et ses adversaires !
Revivre les histoires avec un autre point de vue, modifier le déroulement de l’intrigue comme on le sent, explorer les recoins de la géographie ou de l’histoire, les possibilités n’ont pas de limite ! Cependant, attention ! La profondeur de l’univers et de ces protagonistes peut devenir un obstacle plutôt que d’être une force. Alors, ne vous laissez pas submerger et appréciez le JDR en lui-même avant de l’attacher à la licence. (Et gare au croque-mitaine des jeux de rôle et des fancfics : Mary Sue !)
