Après plus de trois décennies, la popularité de Yu-Gi-Oh! persiste. Ainsi, en 2025 et malgré le décès tragique de son auteur, le manga devenu jeu de cartes à jouer et à collectionner continue d’être un phénomène mondial.
Certaines tendances gagnent rapidement en popularité avant de disparaître. En revanche, certains persistent à travers les âges, parfois au-delà de ce que leurs créateurs pourraient espérer. Les JDR, mais aussi les TCG rentrent dans cette catégorie : les cartes Magic d’abord, puis Yu-Gi-Oh !
Les fans ont grandi, mais sont restés !
D’abord un manga sur différents jeux aux résultats mortels, il s’est petit à petit concentré sur un seul : les Duels de Monstres. Sur le papier, il s’agissait d’un jeu de cartes entre deux joueurs ou plus aux règles vaguement définies, mais qui étaient plein de rebondissements. Du moins, avant de passer le 4e mur pour devenir un vrai jeu à la fin du millénaire ! La popularité du manga et du jeu Yu-Gi-Oh! étaient assurés.
Et à la grande surprise des joueurs qui avaient commencé à l’époque de Duel Monsters, il s’avère que le jeu continue de déchaîner la passion à travers le monde. Plusieurs facteurs expliquent finalement la longévité du jeu. À commencer par la force de la nostalgie.
Certains des duellistes d’aujourd’hui sont pratiquement nés avec le jeu, ou même un peu avant. Ainsi, ils ont pratiquement grandi avec le jeu, parfois sans avoir les moyens d’expérimenter les plaisirs du duel avec leurs amis du fait des prix des cartes. Plus tard, devenus adultes, certains ont enfin pu s’adonner à cette passion.
La popularité de la compétition dans Yu-Gi-Oh !
Par ailleurs, comme c’est le cas POKéMON, la popularité et la visibilité de Yu-Gi-Oh! se jouent sur plusieurs générations. Ces « vieux » duellistes, forts d’années d’expérience, sont aussi ceux qui s’investissent dans la compétition. Cet aspect du jeu demande plus d’investissements et de préparations que de prendre son deck de cœur et y jouer. Les prix méritent souvent le défi.
La compétition de Yu-Gi-Oh!, bien que tâchée de quelques scandales, est forte. Ainsi, les années 2023 et 2024 ont enregistré des chiffres record, aussi bien pour la participation aux mondiaux qu’au niveau du public en streaming. D’autres formats compétitifs ont aussi faits leur apparition. Edison notamment. Un format alternatif qui joue sur la nostalgie et sur le désir de certains de retourner à un temps où le jeu était plus simple.
Un jeu en constante évolution
L’autre force qui explique la popularité constante de Yu-Gi-Oh!, c’est le fait qu’il a su évoluer et bien évoluer avec son public. D’une part par l’introduction des nouvelles mécaniques : à chaque nouvelle série, de 5 DS à VRains, le jeu a introduit de nouveaux types de cartes, ce qui remettait de la fraîcheur et d’autre part par la banlist : la liste des cartes qu’on ne peut pas jouer ou qu’on joue en nombre limité.
D’ailleurs, les innovations ne concernent pas que les nouvelles couleurs de cartes monstres. Bien après la fin de VRains et la création du nouveau format avec Rush, de nouveaux archétypes introduisent des stratégies inédites ou reviennent sur d’anciennes. Les Vaylantz qui font jouer à un jeu totalement différent, les Nouvellez qui jouent le vieux monstre Burger Affamé, ou ce nouvel archétype qui inclut Typhon d’Espace Mystique, une carte très populaire pour un meme au sein de la commu.

La communauté : cœur de la popularité de Yu-Gi-Oh!
La communauté fait aussi partie de la popularité de Yu-Gi-Oh!. Elle comprend les collectionneurs/joueurs du TCG pour qui il est important de suivre l’évolution du jeu et de la bnalist pour déterminer le prix des cartes. Les cartes Yu-Gi-Oh! représentent des millions de dollars chaque année !
Et c’est sans parler des achats sur le virtuel. Avec Duel Links et Master Duel, ses deux jeux en service, Yu-Gi-Oh! a dépassé Magic the Gathering au niveau des recherches de Google en 2022. L’introduction de formats virtuels a aussi amené de nouveaux joueurs dans le hobby, ceux qui ne pouvaient pas jouer avec des cartes physiques et qui en plus peuvent profiter des duels avec des joueurs du monde entier.
Ces nouveaux jeux doivent aussi leur popularité à un autre pan de la communauté Yu-Gi-Oh!, les Yugitubeurs. Sous ce nom valise, on trouve des vidéastes qui proposent du contenu presque exclusivement sur le jeu de Konami. Leurs styles et les sujets qu’ils abordent sont d’ailleurs très variés et si certains partent à la retraite, de nouveaux arrivent sur la plateforme.
Le Yugitubing, de l’analyse aux duels divertissants
En terme de Yugitubing, on trouve de tout. Certains montrent des duels, aussi bien des duels très compétitifs, pour discuter et spéculer sur la méta, que des formats plus légers. Dans ce cas, il s’agit surtout de decks underdog, de decks de cœur, qui parviennent plus ou moins à bout des stratégies les plus populaires du moment. Une bonne touche de montage rigolo renforce le storytelling, il suffit de voir Just a Cat with a Moustache.
La présentation et l’analyse de l’anime et de ses duels fait aussi partie des sujets populaires. Presque 30 ans plus tard, on continue d’écrire des essais sur Yugi ou Kaiba et d’argumenter sur l’issue du duel entre le premier et son successeur, Judai Yuki à la fin de GX. Les jeux vidéos d’antan ont aussi leur public et contribuent à la popularité de nouveaux venus comme Jon_Oh et ses runs sur Yu-Gi-Oh ! Forbidden Memories.
En effet, si en ce moment, il n’y a pas vraiment de nouvelles sorties internationales au niveau vidéoludique, les jeux de l’ère PS1, PS2, la duologie Forbidden Memories Duellist of the Roses, continuent de séduire. D’une part parce qu’il y a encore et toujours la nostalgie, mais aussi par leur gameplay très différents et autour desquels des joueurs trouvent de nouveaux défis à se donner.
Le powercreep, un danger pour l’avenir du jeu ?
Au vu de sa popularité, Yu-Gi-Oh! est-il immortel ? Peut-être pas. En fait le plus grand problème du jeu repose sur le Powercreep, un mal jugé nécessaire pour la pérennisation financière du jeu. Ainsi, pour pousser les joueurs à acheter plus, Konami doit constamment proposer des cartes plus puissantes que les précédentes. Le jeu pourrait finir par toucher un plafond et pousser Konami à un reboot. Une décision risquée.
Bien que le powercreep génère un sentiment de frustration auprès des joueurs. Ils voient en effet leurs deck si chéris devenir injouables dans l’année avec l’arrivée de nouvelles cartes. Nouvelles cartes qui favorisent un jeu toujours plus différent d’il y a vingt ans. Les duels se jouent à présent en quelques minutes, en 3 ou 4 tours décisifs où on cherche à bloquer la stratégie adverse.