JunM
Envie d’une partie de TTRPG pour la Pride Month ? Voici une liste de 5 titres qui explorent le sujet de l’inclusivité ou du moins invitent et permettent l’exploration de ce sujet qui a toujours fait partie du paysage du hobby.
En dehors de l’évasion des aventures à la Tolkien et des enquêtes à la Lovecraft, le jeu de rôle a aussi servi à aborder des thèmes sociaux. L’identité sexuelle et le rôle social des genres en font partie. Il a même gagné en visibilité au sein des communautés rôlistes où des titres en font LE thème principal des jeux.
Thirsty Sword Lesbian et les TTRPG PbtA : vedettes de la Pride Month
Thirsty Sword Lesbian s’est démarqué comme un TTRPG fait pour la Pride Month et avec de multiples prix à son palmarès. Un jeu propulsé par l’Apocalypse disponible chez Evil Hat Studios depuis 2020, ses mécaniques sont très légères au niveau du crunch. Il vise donc surtout à faire de la narration collective. Les récits qu’il raconte sont inspirés par des séries comme Steven Universe ou la nouvelle version de She-Ra.
Dans le même esprit, chez le même éditeur même, on trouve aussi Girl By Moonlight. Ce JDR embrasse l’esthétique Magical Girl afin de parler de la recherche de soi et de l’identité Queer. Plutôt que le PbtA, le jeu tourne sous les Ténèbres. Un système dérivé du premier, mais avec plus de profondeur au niveau des mécaniques et que l’on retrouve dans des jeux comme Blades in the Dark ou Candela Obscura.
Pour ne pas surcharger la liste de titres PbtA ou avec des systèmes similaires, j’inclurai ici aussi un autre jeu qui l’utilise. Il a pour titre Monsterhearts 2. C’est un autre TTRPG très populaire pour les thèmes de la Pride Month, il utilise la métaphore des monstres et de l’adolescence pour parler des difficultés de la vie en général, dont l’inclusion et l’exploration des différentes identités sexuelles.
Sentai et queerness, pour des héros en couleur
Dans une certaine mesure, les thèmes des Magical Girl sont aussi explorés par les séries de Super Sentai. En termes de jeux de rôle, l’équivalent sentai de Girl By Moonlight serait QUEERZ ! Un JDR de 2024 mélangeant Power Rangers et Persona, il fait des joueurs des héros colorés et hauts en couleur qui combattent des ennemis appelés les Justice Knights et leur Ignorance.
Le jeu est volontairement campy. Il reprend ainsi l’esprit des séries mêlant action et humour qui l’ont inspiré. Il est disponible chez Sons of Oak, la boîte derrière City of Mist, et utilise donc son système de tags et de 2d6, proche de Fate Core ou de Freeform Universal. QUEERZ ! fonctionne bien pour une campagne TTRPG tout au long de la Pride Month.
Sentai & Sensibility de 9th Level Game fait une formule différente en combinant Power Rangers et Jane Osten. Parler de LGBTQIA+ dans Orgueil & Préjugé serait anachronique, néanmoins, il s’agit d’une critique des mœurs de son temps. Le thème serait donc approprié pour faire la critique de ceux du notre. Son système de jeu est l’unique système Polymorph où les « classes » utilisent chacun un dé différent.
Moonlight on Roseville Beach et les réalités LGBTQIA+
Moonlight on Roseville Beach de R.Rook Studio fait aussi cette critique de la société. Il le fait en prenant inspiration des États-Unis dans les années 80 : Roseville Beach est un havre paradisiaque où les individus marginalisés pour leur identité peuvent trouver la sécurité… Entre deux enquêtes sur un phénomène paranormal pouvant inclure des aliens, des dieux anciens et d’autres créatures mystérieuses !
Si le jeu en lui-même embrasse l’esthétique des années qu’il cherche à évoquer et le récit des films et magazines d’antan, ses thèmes sont encore contemporains. Violence policière, extrémisme religieux, discrimination, intolérance et stigmatisation… Ces questions qui reviennent chaque Pride Month sont centrales dans ce TTRPG queer et disco.
Elles apportent de la difficulté et des rebondissements dans ce jeu d’enquête au système très simple. Il demande une poignée de dés à 6 faces pour chaque joueur et fait appel aux compétences des PJ. L’année dernière, jeuxderole.com a proposé un actual play en solo avec ce jeu. Il est disponible ici pour ceux qui voudraient le lire. Quant au jeu en lui-même, il a depuis traversé l’Atlantique pour arriver en France chez les Éditions Spectrum.
Vampire la Mascarade et la représentation queer
Tous les TTRPG ne se concentrent pas sur les sujets de la Pride Month. Pour beaucoup de rôlistes, le premier jeu à clairement inviter à l’exploration de ces sujets fait partie des gammes les plus mythiques du hobby : Vampire la Mascarade. En plus des métaphores que l’on peut y trouver, il inclut aussi une excellente représentation des communautés queers dans son univers à travers les Clans et les Sectes.
En plus des métaphores sur les combats des personnes queers face à la marginalisation et la stigmatisation, la recherche de l’acceptation auprès des autres, Le Monde des Ténèbres n’a pas peur de les inclure dans son monde. Ainsi, les individus et les relations LGBTQIA+ n’ont fait qu’augmenter au sein du lore de la gamme.
Dracurouge : le TTRPG à découvrir pour la Pride Month
Pour compléter cette liste, je citerai une mention spéciale à un jeu qui n’a pas encore quitté officiellement les frontières nipponnes : Dracurouge. Traduit par différents groupes de fans en Anglais, il fait incarner des chevaliers vampires aux joueurs dans un système où les relations humaines sont le cœur du jeu.
Les liens avec les autres personnages sont essentiels pour empêcher la déchéance des PJ. Jusque durant le combat, les interactions sociales tiennent une place centrale dans les mécaniques. Mécaniquement, les joueurs pourraient vaincre un ennemi par la démonstration d’une compassion sans borne et par des gestes affectueux. TTRPG original et bien structuré, il pourrait faire un bon one shot pour ce Pride Month.
Pour finir, n’importe quel jeu pourrait faire partie de cette liste. En fait, les jeux de rôle peuvent inclure des récits et des personnages LGBTQIA+ à la discrétion de chaque table. Par ailleurs, les compagnies font de plus en plus d’efforts pour rendre leurs titres inclusifs dans le fond et la forme. Le doute persiste sur la sincérité de ces actions reste permis.
