Warhammer 40K se prête au roleplay avec des ambiances différentes. Actuellement, on en compte deux chez Cubicle 7.
Depuis plusieurs décennies, les deux branches de la franchise Warhammer occupent les tables de jeu, non seulement en wargame, mais aussi en jeu de plateau et en JDR. Si la version fantasy dispose de son iconique WFRP et de Soulbound, le même éditeur propose aussi deux gammes pour la version du futur lointain et sa guerre perpétuelle.
Les deux versions de Warhammer 40K Roleplay chez Cubicle 7
Présentés sous le même titre de Warhammer 40K Roleplay, ces deux jeux ne partagent pourtant pas grand-chose en dehors de l’univers et de son ambiance. Il s’agit d’une part de Wrath & Glory et d’autre part d’Imperium Maledictum. Ils sont d’ailleurs parfois mis en opposition et si aimer l’un n’empêche pas d’apprécier l’autre, ils visent des objectifs différents.
Du côté des points communs, tous les deux se passent dans ce futur du XLIe millénaire. Il comprend son Empire, son Chaos et ses Xenos. De plus, afin de ne pas écraser les nouveaux venus sous le poids des quarante années de lore de WH40K, CB7 a choisi dans les deux cas de centrer l’intrigue autour de systèmes inédits et isolés. Il s’git du système Gilead pour Wrath & Glory et du système Macharien pour Imperium Maledictum. Cette limite reste optionnelle, elle n’empêche pas les rôlistes de situer leurs aventures dans le canon de 40K.
Ce qui les différencie surtout, c’est le point de vue adopté pour les PJ. Ainsi, si je devais résumer la nuance entre ces deux branches de Warhammer 40K Roleplay, je dirai que l’un entre dans ce monde par le haut, tandis que l’autre le ferait par le bas. Il en résulte donc deux expériences qui se démarquent nettement, y compris à travers leurs mécaniques de jeu.
Warhammer 40K Roleplay : Wrath & Glory, un JDR sur les héros du XLIe millénaire
Commençons par Wrath & Glory qui est aussi celui qui m’a le plus intéressé parmi les deux. Il prend place dans le système Gilead. De plus, il met en avant des personnages au service d’une des grandes factions, tel que l’Imperium. Il implique donc que les participants se mettent d’accord de tous incarner des membres d’un même groupe. Comme pour la création d’une armée, on n’aurait pas d’Astartes avec la garde impériale, par exemple.
Warhammer 40K Roleplay : Wrath & Glory permet d’incarner des membres de troupes d’élite. Il prend donc des mesures pour que l’expérience soit plus cinématique et épique, avec des PJ capables de faits d’armes impressionnants. Ses mécaniques se portent donc plus vers la narration. Il est plus proche de Tomorrow City, par exemple, et ils sont même assez similaires.
Un système narratif épique
On y retrouve un système de dice pools, qui utilise des d6 comme le wargame. Quand est test est nécessaire, le joueur rassemble une poignée de dés égaux à la somme d’un Attribut et d’une Compétence employés pour l’action et fait le jet. Il compte ensuite les réussites (Icones). Les 4 et les 5 valent pour une, les 6 pour 2. On compare ensuite ce nombre au niveau de difficulté de la tâche. S’il est supérieur alors ceci correspond à un succès.
Les excès peuvent se convertir en Wrath Point, un monnaie-meta qui permet de changer les effets d’un jet. Ce dernier est aussi influencé par le Wrath Dice, un dé différent des autres et qui se jette systématiquement à chaque test. Il fonctionne comme le reste des dés, mais sur un 6, il permet de faire des Critiques en combat ou de gagner des Wrath Points en dehors. Un 1 produit une complication indépendamment du résultat final.
Ce système de Warhammer 40K Roleplay correspond donc plus à mes préférences. Il permet aux deux côtés de l’écran d’influencer directement sur le récit et de se lâcher dans la narration et la représentation des actions des PJ et PNJ avec un rythme dynamique. D’expérience avec ce genre de système, je pense qu’il fonctionnerait mieux avec un groupe qui se prend dans le délire over the top des combats de WH40K.
Warhammer 40K Roleplay : Imperium Maledictum, un JDR sur les bas-fonds de l’Empire
Imperium Maledictum, lui est plus posé, plus terre-à-terre. Les joueurs prennent le rôle d’individus lambda du secteur Macharien. Ils auraient été condamnés à la vie misérable qui y est courante si ce n’était l’intérêt de leur Patron. Cet individu puissant leur offre des bénéfices en échange de leurs services pour des missions périlleuses.
L’ambiance s’approche plutôt de Cyberpunk ou encore de Shadowrun, mais mécaniquement, on se rapproche d’un Appel de Cthulhu. Warhammer 40K Roleplay : Imperium Maledictum tourne sous un d100 qui représente un pourcentage. Il dérive de celui de Warhammer Fantasy Roleplay. Il explicite clairement les risques au moment de les prendre.
Et ceci est très important puisque les PJ de ce jeu sont nettement moins héroïques et solides que ceux de Wrath & Glory. Ainsi, la violence n’y constitue pas la première solution. Elle peut conduire à de graves conséquences sur l’intégrité physique d’un personnage y compris en cas de victoire. Le système récompense plutôt la réflexion et la prudence.
Cette gamme s’adresse pour certains à ceux qui voudraient une expérience plus proche du jeu Rogue Trader. Cependant, je trouve qu’il se présente un peu comme le style Old-School où l’exploration et le bac à sable sont mis en avant. Les joueurs découvrent et agissent, ils contribuent donc organiquement à transformer le monde, sans qu’il y ait nécessairement une trame transcendante avec un début, un milieu et une fin clairement définie.
Au-delà de ces titres
Que vous soyez tenté par l’un ou l’autre de ces JDR Warhammer 40K Roleplay, ils figurent dans le catalogue de Cubicle 7 en VO, avec de nouvelles expansions qui continuent de sortir. Pour l’Hexagone en revanche, seul Wrath & Glory dispose d’une version française auprès de Khaos Project, à l’avenir, on verra peut-être aussi une traduction d’Imperium Maledictum.
Cubicle 7 propose ici aussi, au format PDF uniquement, les anciennes gammes de JDR Warhammer. Dark Heresy, Deathwatch, Black Crusade… Ces titres qui font encore office de meilleurs JDR dans le futur de WH40K pour certains demeurent ainsi accessibles malgré la fin de leur production officielle.