Jouer en grandeur nature revient à se transporter dans un autre monde. Mais il requiert, comme chaque voyage, de la préparation. Alors, comment ça marche ?
Vous vous êtes renseigné sur les Live Action Role-Playing game ou LARP et avez été séduit à l’idée de pouvoir jouer un elfe pour un week-end ? Mais avant de plonger dans le feu de l’action, voici quand-même ce que vous devez savoir sur le concept de grandeur nature.
Le jeu de rôle grandeur nature étape par étape
Avant de commencer, rappelons d’abord que le JDR grandeur nature ou le LARP consiste à incarner le personnage soi-même dans une partie de jeu de rôle. Autrement dit, il s’agit de jouer à grande échelle et non sur une table.
Pour les connaisseurs, en particulier dans le domaine des jeux de rôle papier, l’étape familière la plus frustrante est celle qui consiste à trouver une partie. Heureusement, nous vivons à l’air du numérique, aussi Internet est votre meilleur allié : Facebook bien sûr, mais aussi Meetup, vous pourrez savoir si des parties grandeur nature sont prochainement prévues.
Dans le cas des jeux de rôle grandeur nature, l’idéal est de se trouver une association dans votre voisinage. En effet, il faut garder à l’esprit qu’une partie de LARP va nécessiter non seulement un déplacement, mais aussi le transport d’un équipement. Ce matériel peut être plus ou moins conséquent en fonction du type et de la durée de la partie.
Si aucun groupe n’existe dans votre entourage (je ne connais que trop bien cette situation), il faut voir cela comme une opportunité. À l’avenir, peut-être ce sera à vous de rassembler tous les geeks des alentours qui partagent la même passion et de fonder votre petite communauté au fil des mois et des années.
S’inscrire à un JDR grandeur nature
La partie se prépare longtemps à l’avance au cours desquels elle est annoncée et les inscriptions sont ouvertes. L’annonce permet d’informer les intéressés sur l’univers, le profil recherché, les coûts, la localisation.
Les participants inscrits reçoivent un guide à lire attentivement. Dans ce dernier, rappelant le livret des joueurs en JDR papier, on trouve les informations importantes sur l’univers et le lieu, mais aussi et les règles. Il va sans dire que ceux-ci sont essentiels pour le bon déroulement de la partie.
Le jeu de rôle grandeur nature ne se déroule pas à la table, mais en taille réelle, des mesures de sécurité doivent être prises. C’est le fair-play, avec le roleplay, qui est à la base d’un bon environnement de jeu. Aussi, ce livret indique comment les deux principes s’appliquent au jeu. Cela peut, par exemple, correspondre à la présence des organisateurs, des PNJ, des signalisations…
Chaque joueur se doit aussi de remplir sa fiche personnage. Ici, il n’est pas différent d’un JDR papier. Le participant y explicite les détails sur le rôle qu’il va incarner. Cela inclut des informations pour le pur roleplay (nom, sexe, historique…) et des informations plus techniques (compétences, équipement…).
Enfin, puisque les jeux se préparent des mois durant et par respect aussi pour les organisateurs, il faut se munir d’un costume. Notons néanmoins qu’il ne s’agit pas ici d’un déguisement, mais d’un costume de bonne facture et représentatif du personnage. Il est préférable de voir avec les organisateurs pour avoir quelques conseils pour les débutants.
Que faut-il préparer pour un jeu de rôle grandeur nature ?
Le premier élément à préparer est le calendrier. Il ne s’agit pas seulement de se libérer pour la durée de la partie, mais vraiment de pouvoir s’isoler. Dans un jeu de rôle grandeur nature, on est en immersion, il faut donc pouvoir se passer des soucis du quotidien, surtout s’il s’inscrit dans un univers où les portables n’existent pas.
Il faut aussi avoir une somme d’argent pour participer. Ce n’est pas pour l’avarice des organisateurs : les événements de LARP sont souvent préparés par des volontaires et les sommes sont reversées pour la préparation des éditions futures. En revanche, il faut compter quelques petites dépenses qui peuvent s’accumuler : déplacement, inscription, costumes, nourriture…
Enfin, prendre le temps d’affiner son roleplay. C’est plus un exercice pour le fun, mais qui aidera pour l’immersion : avant de venir, essayez de vous mettre dans la peau de votre personnage. Ainsi, vous pourrez aisément enfiler son masque une fois sur place.
Peut-être que vous n’êtes vraiment pas à l’aise avec le fait de jouer un rôle en public ? Dans ce cas, commencer dans un environnement plus restreint comme un JDR papier autour d’une table est un bon tremplin. Il est aussi inutile d’être trop soucieux des apparences, l’essentiel est de s’amuser.
Déroulement d’une partie de jeu de rôle grandeur nature
Le commencement
La politesse et l’organisation sont toujours de mise. Avant de s’immerger dans l’univers du jeu, les organisateurs font un dernier briefing, on se souhaite la bienvenue et on fait quelques présentations. La partie peut alors commencer.
Ce qu’il faut se rappeler dans le JDR grandeur nature, c’est qu’on recherche l’ancrage total dans le personnage qu’on joue. C’est-à-dire qu’à partir de là, les participants devraient laisser la place à leur persona : prendre leurs tics, leur psychologie, leur motivation et les laisser vivre dans le respect des règles de sécurité.
La partie
Tout comme dans un jeu de rôle papier, il existe un scénario dans une partie de JDR grandeur nature. Cette trame narrative est vaguement délimitée par les organisateurs dès l’annonce de la partie. Ses ramifications et ses possibles dénouements ne dépendent cependant que des joueurs et de leurs actions.
En parlant des décisions des joueurs, celles-ci ne peuvent pas toutes être jouées physiquement. Dans ce cas, les systèmes de jeu peuvent prévoir une manière de les simuler (jets de dés, pierre-papier-ciseaux…) ou limiter les actions à ce que le joueur peut physiquement simuler.
Tout au long de la partie, les organisateurs sont chargés du suivi du jeu, ils peuvent si besoin est signaler des arrêts. En faisant cela, ils sont toutefois obligés de briser l’immersion des joueurs, par conséquent, restez fair-play pour qu’il y ait le moins d’interruptions possible.
Les parties peuvent se dérouler sur plusieurs heures à plusieurs jours, dans ce dernier cas, il faut prévoir de pouvoir s’installer sur place. Dans le cas des JDR en plein air, des aires de repos sont aménagées. La cuisine reste aussi dans le rôle : venez avec des recettes adaptées et le fun n’a jamais besoin de s’arrêter.
La fin
Toutes les bonnes choses doivent prendre fin cependant. Pour la partie, c’est un dernier événement sommairement scénarisé qui est au programme. La raison est justement de permettre à tout le monde de repartir satisfait, sans des gagnants et des perdants distincts : tout le monde gagne.
La fin de partie de jeu de rôle grandeur nature est aussi l’occasion de s’échanger des contacts. Aussi, si vous n’avez pas encore de club dans votre entourage c’est le moment de se renseigner. Peut-être aussi est-ce l’occasion de prendre des conseils pour la prochaine partie que vous aurez sûrement hâte de rejoindre. N’hésitez pas aussi à faire part de vos retours aux organisateurs.
