LARP, sous ce nom se cache l’une des activités les plus passionnantes dans le domaine du jeu de rôle. Il vous transportera littéralement dans un autre monde !
Pour commencer, il faut savoir que LARP est l’acronyme de Live Action Role-Playing game. Ce qui est traduit en français par Jeu de rôle grandeur nature. Il s’agit d’un genre particulier de JDR dans le sens où on y quitte l’iconique table.
Le LARP, une activité humaine innée
Dans son sens le plus large, le LARP est probablement aussi vieux que l’humanité. En effet, les jeux de l’enfance qui impliquent d’incarner un rôle pourraient être considérés comme des formes puériles de celui-ci.
Fondamentalement, si on retire toute la couche de codification et de préparation, c’est ce que le Live Action Role-Playing game est. Il s’agit d’une activité généralement ludique au cours de laquelle des personnes incarnent des rôles de leur création dans un environnement spacieux qui le différencie du JDR papier.
Cette distinction a son importance, car c’est en grande partie grâce au jeu de rôle papier que le LARP doit d’avoir été développé. À présent, il s’agit d’une activité organisée et à part entière. Cette relation est à deux niveaux : la mise en place et l’inspiration.
Nous expliquions plus haut que le LARP est une forme beaucoup plus codifiée de tous les jeux des enfants où l’on fait semblant. Seulement, si ces derniers n’ont pas de règles claires, les LARP empruntent beaucoup à l’organisation des jeux de rôle papier.
Petit rappel : les JDR papier sont nés dans les années 70 avec le mythique Donjons & Dragons de Gary Gygax. Il s’inscrit alors dans une contre-culture américaine cherchant à offrir une alternative à la réalité.
Le contexte de cette décennie était loin d’être à l’amusement. C’était le temps de la course aux armements et de la guerre au Vietnam, on voulait en sortir. La fantasy qui était alors en vogue dans l’imagerie populaire à travers la musique. La littérature était l’échappatoire idéale dont les JDR et le LARP étaient les portes.
Une petite histoire du LARP : l’ascension d’une passion
Les premiers groupes de LARP étaient des initiatives isolées entre amis qui se retrouvaient en costume pour s’amuser à vivre physiquement leurs aventures sur papier.
La pratique s’est alors répandue par les contacts entre les passionnés dans le monde occidental au cours des années 80. De petites bandes d’amis, les parties de LARP ont pris de l’ampleur jusqu’à être organisées par des associations spécialisées.
Au début des années 90, certains Live Action Role-Playing vont aussi intégrer des règles similaires à celles du JDR, il s’agit des lois pour déterminer équitablement la réussite ou non des actions des personnages.
Le pionnier du genre étant le système Mind’s Eye Theatre par la compagnie White Wolf. Il faut dire que l’univers urban fantasy contemporain du Monde des ténèbres se prête facilement à la pratique grandeur nature. Le LARP sortait aussi de la fantasy.
Ainsi, les jets de dés, l’intégration de personnages non joueurs (PNJ) et la gestion par des meneurs de jeu pour réglementer une partie sont parfois appliqués dans les LARP. Mais ce ne sont pas toujours des éléments nécessaires, car dans le LARPing c’est l’immersion totale qui est l’expérience la plus recherchée.
De nos jours, la pratique est d’autant plus répandue que des associations régionales spécialisées organisent encore des parties de LARP aux côtés de petits groupes d’amis. Ces rendez-vous peuvent être mensuels ou annuels et proposent chacun leurs propres règlements. On ne le dira jamais assez : l’essentiel est de s’amuser.
L’immersion totale, l’âme du LARP
L’apanage du Live Action Role-Playing game, c’est qu’il pousse l’immersion au-delà de ce que tout JDR papier peut proposer. Ainsi, si les rôlistes réunis autour d’une table incarnent leurs personnages et racontent leurs aventures, les pratiquants du LARP la jouent physiquement.
Le principe consiste à être un acteur pendant une expérience s’apparentant à une illusion ou une évasion collective dans un univers fictif. Bien que le LARP puisse ressembler à la reconstitution historique, elle n’est pas un spectacle, ici, il faut prendre part et comme dans un JDR, cela affecte l’évolution du scénario.
L’échelle dans les LARP game est aussi supérieure à celle des JDR papier. En effet, quitter le microcosme de la table de jeu a permis d’élargir la dimension des parties par rapport à celles des jeux de rôle. Pour comparaison, si un jeu de rôle rassemble une poignée de joueurs, un JDR grandeur nature peut en compter des dizaines voire des centaines ou des milliers, ce sont les « Mass LARP ».
La durée des parties peut aussi être plus longue. De quelques heures, elles peuvent aller à plusieurs jours, un week-end voire plus dans le cas des « Mass LARP ». Au cours de ces journées, les participants sont constamment immergés dans l’univers du jeu. Pas question d’en sortir pour déjeuner ou dormir.
Ainsi, les tâches quotidiennes comme la cuisine et l’interdiction des discussions ou appareils non cohérents avec le LARP viennent enrichir la submersion recherchée par les pratiquants. Les moyens matériels déployés sont aussi à la hauteur de l’expérience : les costumes, les constructions, les effets spéciaux… tout est mis en œuvre pour que le monde vive.
L’univers riche et vivant du LARPing
Les univers proposés par les LARP sont aussi riches et diversifiés que chez leurs équivalents plus traditionnels. Hormis les mondes fantastiques allant du medieval fantasy à l’urban fantasy cités plus haut, on trouve de la science-fiction, du steampunk ou encore du pulp.
Certains LARP cherchent à s’inscrire dans et à faire revivre des contextes historiques sans aucun élément fantastique. Dans ce cas, ils proposent aussi une dimension expérimentale, voire pédagogique. Ceci est d’ailleurs déjà en pratique dans certains pays.
Dans notre monde contemporain, technologique et connecté, le jeu de rôle grandeur nature a aussi un autre avantage. Celle de ses origines finalement : l’évasion des stress de la réalité et du quotidien. Petite mention honorable au fait que les LARP permettent de décrocher des écrans en les interdisant lors de la partie.
Tout comme le JDR papier, c’est une expérience sociale qui est une occasion de s’ouvrir et d’apprendre à interagir avec d’autres individus dans un contexte sécurisé. C’est aussi un moyen de rencontrer et d’échanger avec des passionnés sur une activité commune.
Si les groupes les plus connus peuvent être stricts dans le choix des membres, ils sont aussi accueillants pour former et conseiller les débutants. C’est d’autant plus nécessaire que les parties de LARP requièrent une organisation poussée.
Dans le cas des grands événements annuels, les préparatifs prennent des mois de travail. Ce ne sont pas seulement les organisateurs qui travaillent d’arrache-pied, mais aussi les participants. En conséquence, se mettre au Live Action Role-Playing game est une opportunité pour canaliser l’imagination et l’énergie.
S’investir autant permet aussi de développer de nouvelles compétences. Dans les mois avant le jour J de votre première partie, vous pourrez commencer à affiner vos talents en bricolage, en théâtre, en cuisine et peut-être même plus !
