Les kits de démarrage représentent une des meilleures entrées dans le JDR. Cependant, ils ne sont pas tous égaux au niveau de leur contenu.
Avant tout, les JDR sont des produits ludiques. Proches des jeux de société et des jeux de plateaux, ils existent sous différentes présentations sur le marché. Chacune possède des forces et des faiblesses.
L’essentiel des kits de démarrage, une base pour jouer aux JDR
Les kits de démarrage ont une place particulière parmi les formats de JDR disponibles sur le marché. Ils servent généralement de format introductif, permettant ainsi au public de découvrir plus facilement un jeu de rôle avant de s’y investir. Et avec 50 ans de hobby, les éditeurs sérieux ont pratiquement maîtrisé cet art.
Il n’y a pas de formule unique, mais un kit comprend l’essentiel pour se lancer dans le jeu. En format virtuel, ceci se résume à un PDF d’un livret avec le minimum de règles nécessaires pour jouer. Si ces derniers sont évidemment moins couteux, les kits physiques ont plus de latitudes quant à ce qu’ils peuvent proposer. Ils incluent donc aussi du matériel comme les dés, les fiches personnages ou encore les cartes et les jetons qui accompagnent l’aventure introductive.
Celle-ci fait partie des incontournables des kits de démarrages des JDR. Il s’agit d’un récit très court qui présente l’essentiel des situations auxquelles le meneur et ses joueurs pourraient être confrontés. Elles sont généralement faciles et plutôt linéaires. Les éditeurs recommandent voire disent qu’ils nécessitent de se jouer avec des personnages prégénérés.
Les coffrets de démarrage : un premier palier accessible…
Les jeux majeurs des grands éditeurs tendent à proposer ces kits comme des produits à part dans leurs gamme. L’Appel de Cthulhu, par exemple. Sa boite de base est un coffret avec un livret séparé de ceux de l’investigateur et du gardien. En plus de règles introductives, il inclut le scénario « Paper Chase » et d’autres aventures pour apprendre aux nouveaux investigateurs les bons reflexes dans ce monde Lovecraftien. Le scénario « Alone Against the Flames » présente aussi la pratique du JDR en solo à la Chaosium.
Mais ces coffrets peuvent aussi servir à d’autres fins, comme explorer le monde du jeu. C’est par exemple le cas de R.Talsorian Games. L’éditeur a sorti la boîte Cyberpunk Edgerunners Mission Kits en juin 2024 pour servir de kit de démarrage à son JDR, Cyberpunk RED, mais aussi pour connecter les différents médias de la franchise : l’animé Edgerunners et le jeu 2077 trouvent ici un point de convergence… En plus d’un point d’entrée vers le monde des jeux de rôle cyberpunk.
… ou un piège à débutant ?
J’ai toutefois un peu de mal avec ces produits. En effet, si d’une part ils permettent de se lancer dans le jeu à un coût inférieur à l’achat d’un livret de règles complet, je trouve qu’ils finissent plutôt par devenir une dépense supplémentaire.
Prenons le kit de Pendragon : sur le papier, il me donne vraiment envie. C’est une boîte avec plusieurs livrets qui introduisent progressivement les règles essentielles en commençant par une aventure solo, suivie d’une en co-op et enfin une aventure classique. Cependant, s’il inclut ces aventures linéaires, il n’y a pas de règles complètes. Le kit ne permet notamment pas vraiment de créer ses propres chevaliers. Ainsi, une fois la partie terminée, à moins d’improviser, les rôlistes ne peuvent plus profiter du jeu, sans acheter le livret complet.
Les kits de démarrage : une mine pour les vétérans du JDR
Ce n’est pas toujours le cas, bien sûr. Certains kits de démarrage de JDR visent à rester rejouables, malgré leur aventure limitée. WotC devrait sortir un nouveau coffret pour Donjons & Dragons, avec les nouvelles règles pour septembre 2025. La durée de vie devrait donc être infinie grâce à une aventure bac à sable.
Mais un autre argument existe pour les kits de démarrage : leur richesse. Pour les rôlistes vétérans, il s’agit de la vraie valeur de ces boîtes. Elles sont en effet remplies d’accessoires, souvent de bonne qualité, voire inédits comme des dés aux couleurs du jeu, qui peuvent être employées pour des parties personnelles et le tout à un prix compétitif.
Les PDF de démarrage dans les financements participatifs
Certains éditeurs de JDR ont aussi embrassé les kits de démarrage gratuits. Il s’agit plutôt, dans ce cas, de livrets virtuels, sous la forme de PDF, et ils deviennent de plus en plus communs avec la vulgarisation des sites dédiés à la vente de jeux de rôles, mais aussi celle du financement participatif.
Ainsi, quasiment tous les gros jeux de rôle qui misent sur ce mode de financement pour arriver sur le marché en proposent sur leur page officielle. Il s’agit généralement d’un extrait des règles en bêta, d’une poignée de pages, même si certains arrivent jusqu’à plusieurs dizaines. La version française de Wilderfeast rentre dans cette catégorie. Daggerheart mérite une petite mention : sans avoir de financement participatif, il dispose d’une version gratuite téléchargeable ici.
Ces PDF contiennent une partie des règles. Ils en expliquent suffisamment pour aider les rôlistes à comprendre le fonctionnement du jeu et même l’essayer avant de souscrire à la campagne. Comme pour les coffrets, il manque souvent les mécaniques de création de personnage, mais vu le prix de 00 euros, la pilule passe mieux à mon avis.
Les boites de débutant de GW : accessibles, mais peu idéals
J’en profite aussi pour parler d’autres kits de démarrages, proches de ceux du JDR, mais pour un autre hobby : le wargame, Warhammer en particulier. À la différence des jeux de rôle, ils ont une dimension supplémentaire, la construction d’une armée par la collection et la peinture de miniatures. En conséquence, leurs kits comprennent deux petites armées avec les outils pour les monter. Tout du moins en théorie.
Par exemple, il s’avère que dans le cas de Warhammer 40K et Games Workshop, les vétérans sont partagés sur la boîte. Oui, il a un prix relativement intéressant et avec un petit effort, il produit même des résultats acceptables. Cependant, la palette de couleur limitée, l’apprêt qui ne vient pas sous la forme d’une bombe de peinture, couplée avec la qualité médiocre des pinceaux et l’absence des indispensables pinces et cutters rendent difficile de recommander ces boîtes pour débuter sérieusement.