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Starfinder, les explorateurs de l’espace

Une équipe de Starfinder

Starfinder est le petit-frère d’un autre JDR, Pathfinder. Loin d’être dans l’ombre de celui-ci, il est un jeu à part entière. Embarquez pour les profondeurs de la dernière frontière du Paizoverse.

La création des jeux de rôle est une tâche complexe. Les systèmes ne visent pas seulement à être un ensemble de mécaniques, mais aussi à retranscrire le sel d’un genre ou d’un monde. C’est ainsi que Paizo a dû en partie repenser son système phare Pathfinder pour de la SF : Starfinder.

De Pathfinder à Starfinder

Dit de manière très simple, Starfinder serait Pathfinder dans l’espace. Les deux jeux partagent le même univers, mais ils sont séparés de plusieurs milliers d’années et d’années-lumière. D’aventuriers évoluant dans un monde de médiéval fantasy, les rôlistes passent à des « starfinder » explorant l’infinité du cosmos. Cependant, cette affirmation ne rendrait pas justice à ce jeu.

Mécaniquement, le jeu reprend en partie les bases de la 1e édition de Pathfinder. Il vise cependant à faire deux choses. D’une part, fort des années d’expérience du système, il vise à en simplifier certaines mécaniques sans perdre en richesse. D’autre part, il apporte de nouveaux éléments qui correspondent mieux à son univers spatial futuriste. Ceci se voit déjà sur la sélection de races et de classes.

Les races de Starfinder

Les humanoïdes

Un total de sept races est jouable dans le livre de base de Starfinder. Le jeu a abandonné les races les plus ancrées dans la fantasy (elfe, nain…) pour des êtres plus extra-terrestres. L’exception étant la race dont l’homme peut difficilement se passer, la sienne.

Les humains sont donc présents, venus du monde disparu de Golarion. Ils sont à présent parmi les plus répandus dans l’univers.

Les androïdes sont des êtres artificiels qui imitent les humains physiquement. Ils sont le produit d’une technologie si avancée qu’ils ont dépassé l’intelligence artificielle pour développer une conscience. Vu qu’ils sont dotés d’une âme dans un corps de machine, les androïdes sont reconnus comme des individus.

Les aliens de Starfinder

La première race extra-terrestre dans le livre de base de Starfinder est celle des Kasathas. Ces aliens gris à quatre bras et aux yeux noirs viennent d’une planète en dehors des Mondes du Pacte. Leur planète Kasath était en orbite autour d’une géante rouge mourante. Ils ont une image de guerriers sages et ancrés dans leurs traditions. Leur passé est central pour l’identité des Kasathas.

Les Lashuntas sont l’incarnation alien de l’idéal de certains individus. Excellents guerriers pour les korashas ou bons érudits pour les damayas, ils sont aussi dotés de pouvoirs psychiques. Ils jouissent tous de dons de télépathes dans un rayon de 9 m. L’un comme l’autre tient en haute estime la poursuite des études.

Les races antropomorphes

La race insectoïde des Shirrens possède aussi des pouvoirs de télépathie. Auparavant, ils étaient membres de l’Essaim, des prédateurs galactiques (comme les xénomorphes), mais se sont depuis libérés de leur emprise. Contrairement à ce que leurs origines et leur apparence pourraient suggérer, les Shirrens sont des pacifistes.

Ils ne sont pas la seule race anthropomorphique de Starfinder. Les Vesks sont des hommes — lézards à la musculature imposante. À l’opposé des insectes pacifiques, ces reptiles sont agressifs et venaient en conquérants dans le Monde du Pacte. Ils sont, tout du moins pour l’instant, en paix avec les autres races pour une défense commune.

Leurs opposés sur le plan physique sont les Ysokis, des hommes-souris. De plus petite taille que les autres et agiles, ces rongeurs intelligents peuvent aisément se faufiler. Ils ont une nature amicale, sinon un peu agitée et une opinion sur tous et sur tout. Ils ont d’ailleurs tendance à parler, vite et beaucoup.

Le goût de l’espace : étoiles, laser et vaisseaux spatiaux

Les classes de Starfinder

La même attention portée aux races pour correspondre à l’univers space-opera s’applique aux classes. Si derrière chacune, un joueur expérimenté peut trouver un quasi équivalent de fantasy, elles sont faites sur mesure pour représenter ces sociétés spatiales.

Deux exemples qui le montrent : le soldat et l’agent. Dans le monde de Starfinder, le soldat serait l’équivalent d’une classe martiale comme le guerrier. On retrouve l’aptitude aux armes et armures, une classe sans trop de mécaniques complexes, mais customisable. L’agent est l’équivalent du roublard, ou rogue, guerrier agile et porté sur la discrétion. Monde futuriste et technologique oblige, on y retrouve un type hacker.    

Starfinder n’a toutefois pas rejeté toutes ses racines de fantasy. Il a conservé la magie comme l’atteste les classes magiques que sont, par exemple le mystique ou le solarien. La magie a été adaptée à l’échelle cosmique du jeu. La magie solarienne repose ainsi sur le cycle des étoiles.

Les vaisseaux spatiaux

Construire son vaisseau dans Starfinder

En parlant d’échelle cosmique, les créateurs ont aussi pensé à des règles pour intégrer un élément essentiel des soaps opera. De Star Trek à Star Wars, en passant par Capitaine Flam ou Albator, les vaisseaux spatiaux et leurs batailles sont tout aussi importants que les personnages.

En connaissance de cause, Paizo a réservé un chapitre entier aux vaisseaux spatiaux. Les équipes de joueurs peuvent donc créer leur(s) vaisseau(x) personnel(s) avec ses statistiques. Que ce soit un traceur monoplace au dreadnought à l’équipage d’un demi-millier d’individus, la fourchette est large.

Les pièces à leur disposition sont aussi nombreuses. Des propulseurs qui modifient la vitesse, le blindage, les boucliers, les armes, tout est là. Toutes ces statistiques sont mises à profit pour le combat spatial.

Les combats de vaisseaux

Ici, les joueurs endossent leurs rôles en tant que membre de l’équipage. Le pilote qui dirige le vaisseau, le capitaine qui donne des directives, les canonniers tirent, les ingénieurs gèrent les machines et les officiers scientifiques sont aux ordinateurs.

Un combat spatial requiert un plateau à hexagones et des miniatures (ou jetons pour représenter les vaisseaux). Un conflit se déroule en round, eux-mêmes divisés en phases. Ces phases sont, dans l’ordre, l’ingénierie, la manœuvre et le canonnage. Différents membres d’équipages peuvent agir dans différentes phases, sauf le capitaine qui peut agir dans n’importe laquelle.

Faiblesses et forces de Starfinder

Un jeu qui n’est pas à la portée de tous…

La profondeur du système va encore plus loin, mais elle montre la faiblesse du système. Faiblesse et non défaut, car c’est peut-être ce que certaines tables cherchent : il est complet et complexe. Afin de pouvoir simuler toutes ces actions, le jeu applique énormément de modificateurs statistiques.

Ce crunch, comme on l’appelle parfois, nécessite un temps d’adaptation. En conséquence, chaque joueur ne devrait pas s’en vouloir de faire quelques erreurs au début. De même, les meneurs ne voudront peut-être pas plonger dans le lore si dense de Starfinder. À la place, envisagez de vous inspirer de vos univers spatiaux favoris.

…mais qui permet tout ou presque

Le jeu se prête d’ailleurs bien à un style un peu particulier, le sandboxing. Il s’agit d’un style de jeu où les joueurs vivent dans le monde comme ils le sentent. D’ailleurs, l’existence de races alien, les planètes inconnues, tous se prêtent bien mieux à l’exploration qu’au dungeon crawling.

Pour finir, son appartenance à la Paizoverse fait que l’éditeur a laissé une certaine compatibilité entre Starfinder et Pathfinder. Une touche de familiarité qui ravira les fans qui voudront reprendre leurs elfes et leurs nains pour leurs aventures dans l’espace. Après tout, dans l’infinité cosmique, qui sait ce qu’on peut encore trouver.

Starfinder, une gamme riche et pleine d’avenir

Tout comme son équivalent fantasy, le jeu de sci-fi de Paizo est disponible en Français. L’ensemble de la gamme se trouve chez Black Book Editions et comprend non seulement le livre de base, mais aussi les multiples extensions que l’éditeur a sorties au fil des ans.

 On retrouve donc dans le catalogue de Starfinder une variété de contenus additionnels qui enrichissent l’expérience des joueurs. Ils ajoutent par exemple des options pour les PJ comme de nouvelles classes, des équipements inédits ou encore des composants pour les vaisseaux spatiaux.

Afin de profiter de ces choix, l’éditeur a aussi sorti des campagnes et des scénarios que le meneur peut faire jouer. En plus des bestiaires, les Xéno-archives en Français, ils proposent de nouveaux défis que le meneur peut faire affronter aux joueurs. Paizo propose aussi une gamme d’accessoires, en particulier des cartes, qui mettent de la vie dans les parties.

2024 promet d’être une année importante pour Starfinder. En effet, Paizo a annoncé en août 2023 l’arrivée imminente de la V2 de ce dernier. Depuis, l’éditeur propose des field tests qui devraient culminer par les playtests. Ainsi, la version d’essai mise à disposition de la communauté de joueur, doit arriver durant l’été de l’année 2024.

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