Drizzt Do’Urden est probablement l’un des personnages le plus connu dans le lore de Donjons & Dragons. Qui est cette vedette de la fiction ?
Si à ses débuts Donjons & Dragons ne possédait pas d’univers propres, un lore s’est au fur et à mesure construit autour de ce JDR. Et ainsi, des personnages iconiques ont fait leur entrée en scène sous la plume de différents auteurs.
Drizzt Do’Urden : son origine
Drizzt, la vedette
Hormis les antagonistes Stradh, Vecna, ou Tiamat et j’en passe, on trouve une figure héroïque : Drizzt Do’Urden. De son nom complet Drizzt Daermon N’a’shezbaernon, il est le protagoniste d’une série de roman de R.A Salvatore.
Les premiers de ceux-ci ont vu le jour au cours des années 80 avec plusieurs rééditions. La plus récente date du 21 mais 2024 chez l’éditeur Random House Worlds, boîte qui a un catalogue d’ouvrages sur cet univers de JDR. Entre autres, elle a publié le roman sur les origines d’Edgin Darvis, le protagoniste de l’Honneur des Voleurs.
Drizzt n’a d’ailleurs pas encore eu droit à son film malgré sa longévité. En effet depuis 30 ans, les lecteurs suivent la longue aventure de ce héros tandis qu’il explore les Royaumes Oubliés. Il fait partie des personnages reconnaissables de la franchise de WotC. Parmi ses apparitions, on compte surtout sa place comme perso jouable dans Dark Alliance. Mais il a aussi fait des cameos, comme dans le cultissime Baldur’s Gate 1 ou encore des vidéos de fans.
Au-delà des apparences
Physiquement, Drizzt fait 1,6 m pour 59 kg. Il a la peau noire ainsi que les longs cheveux blancs de ses congénères drow. En revanche, il a les yeux couleur de la lavande et non rouges. Ce n’est pas la principale caractéristique qui le différencie des autres elfes noirs. En effet, ce qui démarque Drizzt Do’Urden c’est surtout sur le plan du mental. Il est aussi généralement armé de deux cimeterres.
Traditionnellement, les elfes noirs sont des habitants de L’Outreterre, un vaste territoire souterrain. Leur culture, violente et cruelle, régit la vie dans leur cité de Menzoberranzan où naît notre protagoniste. Ceci était en partie dû au culte qui y est le plus influent, celui de la déesse Lolth, la Reine-Araignée.
C’est celle-ci que Drizzt Do’Urden offense en refusant de suivre cette voie de haine et de violence. À la place, il s’est rebellé et s’est forgé un code moral et un code d’honneur qui lui vaut la haine, non seulement de la déesse, mais même de sa propre famille. C’est ce conflit qui est au cœur des intrigues des romans de Salvatore.
Un personnage avec une personnalité complexe
Devenu un paria parmi les siens, il quitte la capitale des elfes noirs pour vivre en solitaire dans l’Outreterre. Plus tard, il quitte le territoire souterrain pour la surface. Dans sa première apparition, en 1988, le lecteur le découvre dans les terres glacées du Valbise (la même contrée que Dark Alliance).
Au fur et à mesure, il se fait de nouveaux compagnons. Les principaux sont Guenhwyvar, sa fidèle panthère magique qu’il invoque grâce à une figurine d’onyx, mais surtout, les Compagnons du Hall dont le nain Bruenor Marteaudeguerre. La rencontre qui le marque le plus reste cependant la fille adoptive de celui-ci avec qui il finira par se marier.
Cet amour est un des dilemmes auxquels fait face Drizzt Do’Urden. En effet, étant un elfe noir, il a une espérance de vie de près de 750 ans, contre les quelques dizaines de celle-ci. De même, il craint que leurs éventuelles progénitures deviennent les cibles des humains et des elfes en raison des préjugés des deux races l’une envers l’autre.
L’impact de Drizzt Do’Urden sur la franchise
La longue et passionnante histoire de Drizzt Do’Urden mérite d’être lue, mais pourquoi cette popularité ? C’est sans doute en raison des thématiques que l’histoire de son protagoniste explore. En effet, malgré la pression de sa famille et de la société, Drizzt a refusé le stéréotype des elfes noirs. Une fois à la surface, il a aussi dû faire face aux préjugés des autres races envers les drows.
Malgré toutes ces épreuves, il se bat pour l’honneur et la justice, dans un monde où les choix sont difficiles et les ennemis nombreux. Un combat où certains lecteurs se retrouvent eux-mêmes. De même, Drizzt Do’Urden est un héros paria, il est aussi un personnage où ceux qui se sentent isolés se retrouvent. Une situation que l’auteur a vécue, quand enfant, chétif, il était brutalisé dans la cour de récré.
Une autre problématique quasiment universelle et au centre de cette série de romans est celle de la race. Il y a bien sûr la représentation avec un héros à la peau sombre, pour laquelle Salvatore a reçu des lettres de remerciement. Mais aussi celle de la race en tant que groupe. Une limite à laquelle Donjons & Dragons s’est toujours heurté et que l’auteur ressent dans son œuvre.
En effet, il lui semble d’autant plus à présent nécessaire de développer les elfes noirs à travers son héros. Quelles nuances existent-ils au sein de leurs sociétés ? Sont-ils réellement naturellement mauvais ?… Les nouvelles expansions du jeu et les nouveaux romans corrigent ce « péché originel du jeu de rôle ». Il n’est donc pas exagéré de dire que Drizzt Do’Urden a durablement et profondément transformé Donjons & Dragons.