Dans Monster Melee, Esper the Bard répond à une question que se posent de nombreux rôlistes. « Qui gagnerait un combat entre ces personnages ? »
Les créateurs de contenus autour des jeux de rôle en général, Donjons & Dragons en particulier, innovent aussi en matière de ce qu’ils ont à proposer au public. Mais, au-delà de l’amusement, ces émissions constituent aussi des leçons pour apprendre à devenir rôlistes.
Le barde qui chante les monstres
La nouvelle série d’Esper the Bard, Monster Melee, rassemble ces deux qualités. Lancée depuis un mois environ sur sa chaîne YouTube, elle a vite fait de séduire son public habituel et d’amener de nouveaux curieux dans la communauté de ce créateur polyvalent qui a bâti une carrière d’indépendant autour de DnD.
Esper, c’est un artiste, un écrivain et un designer de JDR. Il est présent, bien que discrètement, sur la scène du homebrew de DnD depuis quelques années. Loin de la notoriété de géants comme Critical Role ou de petites célébrités qui font le buzz comme DnD Shorts, il a trouvé sa petite niche et s’est construit une communauté qui apprécie celle-ci.
Bien qu’il propose aussi des aventures et des cartes, les vraies vedettes chez lui, ce sont les monstres. En dehors de ces actal play, Esper discute des créatures de Donjons & Dragons, les critique, les note, les améliore et conseille sur comment les incarner en piochant dans sa connaissance des mythes et des anciennes éditions. Esper the Bardi a culminé ceci en deux productions : Monstrous Heroes et Monster Melee.
Esper the Bard présente : Monster Melee !
Depuis le 10 août, cette dernière répond à la question hypothétique des combats entre les créatures, NPC, animaux et monstres de DnD. Ainsi, dans le premier épisode, les internautes ont pu admirer un duel entre un Tyrannoeil et un dragon blanc, deux créatures iconiques, de CR 13. Gardes, géants, élémentaires, gobelin, drow et même des chats ont déjà eu leur heure de gloire dans l’arène.
Un combat dans Monster Melee est entièrement joué par Esper the Bard. De ce fait, il fait à la fois office de MJ et incarne les belligérants, comme on le ferait lors d’une partie de JDR en solo. Le tout est joué sur Roll20, avec des cartes et des jetons, parfois personnalisés par l’hôte lui-même et disponibles sur ses sites.
Présenter l’être vivant avant les statistiques
La manière dont il gère les parties renferme de précieuses leçons pour les apprentis rôlistes, joueurs comme meneurs. En effet, il ne se contente pas de réfléchir aux décisions optimales, mais respecte la logique en connaissant les caractères des créatures ou celui qu’il leur attribue. Le roleplay demeure présent !
D’ailleurs, tout au long de l’épisode de Monter Melee, Esper embrasse pleinement le « Bard » de son pseudo. Il n’hésite pas à donner de la voix aux monstres et pousse des grognements ainsi que des cris ou des effets sonores qui contribuent à l’immersion du spectateur. Si l’on ne demande pas à tous les meneurs d’en faire de même, l’audace d’aller jusque là rappelle une innocence et un plaisir que l’on a enfant, que l’on perd malheureusement trop souvent en devenant adulte et qu’on peut retrouver dans le JDR.
Par ailleurs, malgré sa grande expérience en tant que meneur, il lui arrive de faire des erreurs. Ainsi, il a oublié de faire certains jets ou d’appliquer certaines règles. Et il l’admet, invite les spectateurs à en discuter dans les commentaires pour réfléchir sur ce qui aurait pu être différent en conséquence. Ceux-ci en profitent aussi pour parler des éventuels combats qu’ils jugent intéressants et surtout amusants.
Monster Melee et les limites des créatures de DnD, les conseils d’Esper the Bard
Esper the Bard démontre aussi au fil de Monster Melee que l’équilibrage des créatures pour Donjons & Dragons ne relève pas d’une science exacte. D’ailleurs, c’est un problème qui a toujours été une source de migraines et de dilemme pour les meneurs de jeu, notamment avec la nouvelle philosophie de la 5e édition du jeu où les PJ sont relativement puissants.
En plus de leur force par rapport à un groupe d’aventuriers, cet équilibre n’est pas forcément en accord avec les profils des monstres et le lore des Royaumes Oubliés. D’une manière assez comique, par exemple, la rivalité supposée légendaire entre Orcus et Démogorgon s’est terminée par une victoire décisive et rapide de l’un sur l’autre une fois jouée dans l’émission.
Au final, Monster Melee reste surtout une occasion pour Esper the Bard et sa commu de s’amuser. Un terrain de jeu plutôt qu’un laboratoire. L’improbable victoire de 6 chats errants contre 3 paysans, le combat épique des gardes contre un Ettin qui a fait que le public s’est attaché aux premiers et débuté une quasi -mini série à leur sujet… bien d’autres épisodes restent à venir, en particulier si Esper pioche dans son guide pour convertir des monstres en PJ !